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de réflexion totale. C’est ce que nous allons expliquer au moyen de la figure 278.

Fig. 278. — Marche des rayons lumineux dans un anneau catadioptrique.

Soient RST, le profil de l’anneau, et B le foyer de la lentille dont cet anneau fait partie. Supposons qu’une lampe allumée soit placée à ce même foyer B. Le rayon BD se réfracte en D, subit sur la surface courbe RS ce que les physiciens appellent une réflexion totale, et sort du prisme suivant une direction EF, parallèle à l’axe horizontal CB.

Un appareil d’éclairage des phares étant composé de la réunion d’une lentille à échelons et d’un certain nombre d’anneaux lenticulaires, il est nécessaire d’expliquer la marche, dans un tel assemblage de cristal, de la lumière émanée de la lampe.

Fig. 279. — Marche des rayons lumineux dans une lentille à échelons et dans les anneaux catadioptriques.

On se rendra compte, au moyen de la figure 279, de la marche des rayons lumineux dans un appareil d’éclairage maritime, composé d’une lentille à échelons et d’anneaux catadioptriques. Les rayons lumineux qui émanent de la lampe placée au foyer B, traversant les échelons a, b, c, d, du haut de la lentille, et les échelons e, f, g, du bas de la même lentille, et, grâce au degré convenablement calculé de leur courbure, se réfractant à l’intérieur du cristal, sortent tous de l’appareil parallèles entre eux. Le même effet se produit pour les rayons recueillis par les anneaux catadioptriques m, n, o, p, q, r, s ; de sorte que rien n’est perdu de la lumière de la lampe ; tous les rayons sont recueillis, et tous sont dirigés vers l’horizon en formant un immense faisceau, une gerbe unique d’une éblouissante clarté.

On voit par la figure 279, que le diamètre des anneaux catadioptriques va en diminuant à mesure qu’ils s’éloignent du centre de l’appareil. En outre, la quantité de lumière qui échappe au tambour par en bas, étant bien moins considérable que celle qui passe au-dessus, le nombre des anneaux inférieurs, e, f, g, est toujours moindre que celui des anneaux supérieurs, a, b, c, d.

La figure 280 montre la disposition des lentilles à échelons et des anneaux catadioptriques dans un phare de premier ordre.

La première application importante des anneaux catadioptriques se fit, en 1842, au phare à feu fixe de Gravelines ; mais ce n’est qu’en 1852 qu’on les introduisit dans les phares de premier ordre.

Avec les lentilles à échelons et les anneaux catadioptriques, on a le moyen de réunir, sans en perdre un seul, tous les rayons lumi-