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brûlures, et quand on la respire mêlée à l’air, elle produit les plus grands désordres dans la poitrine.

À cause de la chaleur des tuyaux, il faut les isoler avec soin des parquets et des boiseries. On a vu des matières combustibles, telles que des planches, des cloisons, lentement carbonisées par le contact de ces tuyaux, finir par prendre feu.

En Angleterre, on donne aux tuyaux et au poêle une surface de chauffe de 1 mètre carré pour une salle de 80 mètres cubes de capacité.

Le calorifère de Perkins, que nous venons de décrire, est fréquemment employé en Angleterre, dans les habitations particulières. Il a même été adopté pour le chauffage des salles du Musée Britannique de Londres. Chacun des fourneaux des appareils de ce bel établissement public porte un circuit. Dix-huit appareils y ont été installés : ils ont coûté ensemble 90 000 fr.

Le calorifère de Perkins a l’avantage de la simplicité et de l’économie dans l’installation ; mais il a l’inconvénient de faire constamment redouter une explosion, bien que cet accident, il faut le reconnaître, soit excessivement rare. Il a aussi le défaut d’introduire dans les appartements, des tubes tellement chauds qu’ils brûleraient les mains, si l’on n’avait le soin d’isoler tuyaux et poêles derrière des grilles hors de portée.

Fig. 214. — Chaudière pour l’appareil à circulation d’eau chaude à air libre.

Le calorifère à eau chaude et à air libre, peut être appliqué sans aucune difficulté dans une maison particulière, en construisant la chaudière comme l’indique M. Ch. V. Joly, dans son ouvrage sur le Chauffage et comme le représente la figure 214. Le foyer et les tubes parcourus par les gaz qui proviennent de la combustion du charbon sont entourés par l’eau du générateur BB, comme dans les chaudières tubulaires des locomotives. L’air chaud suit les tubes A, A, et s’échappe par le tuyau de la cheminée, D. La circulation de l’eau commence au tube C, dans le sens indiqué par la flèche ; le retour de l’eau se fait par le tube E. On établit le système de tuyaux, et le vase d’expansion, comme nous l’avons décrit.   Dans son ouvrage, M. Joly présente un résumé exact des avantages du calorifère à eau chaude et à air libre. Il s’exprime en ces termes :

« Voici les qualités et les défauts du chauffage par circulation d’eau chaude à air libre.

1o Il exige une dépense d’installation assez élevée ; 2o il ne produit tout son effet qu’après un certain temps, la grande quantité d’eau à chauffer n’élevant que lentement sa température ; 3o une fois les tuyaux échauffés, le refroidissement, si on le désire, est lent à se produire ; ce qui est un grand avantage pour les serres, et quelquefois un inconvénient pour l’habitation. D’où il suit qu’il faut toujours combiner ce chauffage avec une ventilation convenable et des arrêts partiels de la circulation ; 4o enfin on reproche à ce système de ne pas avoir la gaieté d’un feu apparent, d’exposer nos appartements à des fuites par les joints des tuyaux et de charger la maison d’un poids d’eau considérable. « En revanche, et pour les climats du Nord surtout, les avantages sont nombreux ;