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refroidissement, est proportionnelle à la différence des températures du corps rayonnant et du corps qu’on échauffe ; et tandis qu’un mètre carré de surface métallique chauffée intérieurement par la vapeur, suffirait à maintenir à une température convenable une salle de la capacité de 70 mètres cubes, on calcule que, pour chauffer cette même salle avec les poêles à circulation d’eau à air libre, il faut une surface de tôle grande de 1m,30, ou une surface de 1m,50 si la paroi du poêle est en cuivre.

Nous avons dit que le vase d’expansion D (fig. 209) est toujours ouvert, et qu’il est, à cet effet, terminé par un tube vertical, destiné à laisser dégager dans l’air les vapeurs d’eau et d’air. Mais nous devons ajouter que quelquefois ce tube est disposé de manière à pouvoir être fermé par une soupape, sur laquelle on puisse exercer des pressions au moyen d’un levier à poids. L’objet de cette dernière disposition, c’est de retenir la vapeur à l’intérieur de l’appareil, et d’établir un circuit fermé.

Cette disposition, hâtons-nous de le dire, s’accompagne de beaucoup d’inconvénients et même de dangers. Si elle est économique, si elle a l’avantage de pouvoir donner la même quantité de chaleur, avec la même somme de combustible, qu’un calorifère plus vaste et à tuyaux plus larges, elle a le défaut capital de ne permettre qu’un circuit unique, parce qu’à cette pression, les tubes ne peuvent pas être munis de robinets pour suspendre à volonté l’arrivée de l’eau chaude. Dans une habitation ordinaire, il faudrait donc chauffer, bon gré mal gré, tous les appartements, quand même on ne voudrait tenir chaude qu’une seule pièce.

Les joints aussi tiennent bien moins solidement avec cette pression, et déjà l’on courrait certains dangers d’explosion, si, par un hasard quelconque, la soupape venait à trop bien se fermer, et à ne pas se soulever sous l’effort qui a été calculé comme limite de la puissance de la vapeur.

Le vase d’expansion et sa soupape, quand elle existe, sont placés dans les combles du bâtiment, tandis que le chauffeur est à la cave : comment le chauffeur pourrait-il surveiller le jeu de son appareil ?

Si la soupape est rouillée, si elle n’a pas fonctionné depuis longtemps, si, par une cause quelconque, elle adhère à la surface qu’elle presse, et qu’en même temps de l’air occupe le sommet du tube vertical et empêche la circulation, il n’y a plus seulement danger, il y a certitude d’explosion. En effet, la quantité de chaleur qui eût dû être répartie sur tout le circuit et répandue dans les diverses parties de la maison, s’accumule dans la chaudière et le tube d’ascension, et tandis que le chauffeur ne peut rien soupçonner, le liquide bout, la vapeur, qui ne trouve pas d’issue, exerce une pression énorme ; enfin la rupture arrive avec tous les désastres qui en sont ordinairement la suite. Ainsi le chauffeur dispose à son gré de la charge de la soupape, et par conséquent de la vie des habitants de la maison. Il peut arriver que, pour réparer une négligence et pour chauffer rapidement, il place un gros poids sur la soupape et chauffe vigoureusement ; une explosion peut arriver par cette cause.

Le calorifère à eau chaude à circulation qui peut être fermée par la pression d’une soupape, ne doit jamais être adopté dans les maisons particulières. Il ne peut être utile que dans les édifices dont toutes les parties doivent être chauffées simultanément, et où l’on puisse exercer une surveillance active.

La disposition accessoire dont nous venons de parler, nous servira de transition pour arriver à l’appareil de Perkins, c’est-à-dire au calorifère à eau chaude à haute pression, dans lequel le circuit est hermétiquement fermé, et ne porte même plus de soupape, de telle sorte qu’on ne peut jamais apprécier la pres-