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France ce même système : en 1831, Price, de Bristol, s’était muni d’un brevet pour son importation en France.

En 1837, Perkins établissait les premiers calorifères à circulation d’eau chaude à haute pression. Enfin, M. Léon Duvoir-Leblanc imaginait plus tard un système intermédiaire entre la circulation de l’eau chaude à air libre et les appareils de Perkins.

Nous avons donc à décrire : le calorifère à circulation d’eau chaude à air libre, les appareils à haute pression de Perkins, et les calorifères du système mixte inventé par Duvoir-Leblanc.

Fig. 208. — Théorie du calorifère à eau chaude et à air libre.

Le principe du calorifère à eau chaude à air libre est ce que représente, en petit, la figure 208. La chaudière, C, est surmontée de son tube vertical, DE, le serpentin, GH, placé dans son enveloppe, figure le local à chauffer.

Dès que le foyer est allumé, la circulation s’établit, lentement d’abord, parce qu’il y a peu de différence entre le poids de la colonne ascendante et celui de la colonne de retour. Puis, la différence de température s’accentue, le serpentin lui-même est plus chaud, et cède plus de chaleur. Enfin, la température dans la colonne ascendante excède-t-elle 100 degrés, le liquide bout, et la vapeur s’échappe en gros bouillons, par le vase d’expansion F, qui surmonte le tube vertical.

La température de 100 degrés est donc celle qu’il n’est jamais utile de dépasser, parce qu’il y aurait consommation plus grande de combustible, sans que la chaleur transmise par le tuyau DE fût augmentée. Les foyers, du reste, sont construits de telle sorte qu’on n’arrive que difficilement à ce point.

La pression dans la chaudière est représentée par la hauteur et le poids de la colonne d’eau, DE ; elle ne peut jamais être plus forte, parce que le calorifère, au total, est un vase ouvert et que la vapeur produite s’échappe par le vase d’expansion F.

Le vase d’expansion est ainsi nommé parce qu’il sert à recevoir le trop-plein de l’appareil, trop-plein qui se manifeste quand le liquide est dilaté par la chaleur. C’est aussi par le vase d’expansion que s’échappent les bulles d’air que retient l’eau non encore chauffée, ainsi que la vapeur. L’appareil étant ainsi toujours en libre communication avec l’air, aucune explosion n’est à craindre.

Il convient de laisser une certaine distance entre le tube horizontal, DE, et le vase d’expansion, F, pour que le courant n’entraîne pas facilement les bulles de vapeur dans les tuyaux du serpentin, GH, et que la circulation de l’eau chaude ne soit pas interrompue, si, par suite de l’évaporation d’une partie du liquide, le niveau venait à baisser dans le vase d’expansion et le tube vertical.

Passons maintenant du principe théorique à l’application.