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Le système que représente la figure 184 n’est autre chose que le poêle en usage en Allemagne. Les dimensions de la maçonnerie du poêle, le trajet et les dispositions des tuyaux à fumer à l’intérieur de l’appartement, varient beaucoup, mais le principe même de la construction du poêle allemand est exactement représenté par cette figure.

Lorsque la portion verticale du conduit est courte, ou la portion horizontale très-longue, il arrive souvent qu’une diminution accidentelle du tirage fait fumer le poêle, et alors il continue de fumer, jusqu’à ce qu’en rallumant le petit foyer, on ait déterminé une nouvelle colonne d’air ascendante, qui remette toutes choses dans l’ordre.

Pour parer à cet inconvénient, M. le général Morin conseille d’établir vers le bas du tuyau vertical, un bec de gaz, qu’on maintient allumé pendant tout le temps que dure la combustion. Pour que la fumée n’éteigne pas ce bec de gaz, il faut l’entourer d’une toile métallique à mailles serrées, et l’alimenter d’air par un conduit spécial.

Cette disposition compliquée ne pourrait être utilisée que pour des appareils importants de chauffage. Elle exigerait une certaine dépense et des soins d’entretien. En outre, les habitants de la maison seraient constamment placés sous le coup d’une explosion de gaz. En effet, si le tube conducteur de l’air, spécial au bec de gaz, vient à se boucher en partie, ou que la flamme du gaz vienne à s’éteindre ; ou bien enfin, si par une cause quelconque et trop probable, une certaine quantité du gaz d’éclairage se répandait dans le conduit, et se mêlait à un volume d’air suffisant, le mélange pourrait prendre feu et faire voler en éclats la muraille dans laquelle le conduit est percé.

Il est préférable, croyons-nous, dans tous les cas, de donner une plus grande hauteur au tuyau vertical, et de prendre toutes les précautions que nous avons indiquées pour assurer un bon tirage.

Tous les poêles que l’on fabrique, ont, en général, une surface de chauffe trop faible. Leurs parois sont portées à une trop haute température, ce qui, outre les défauts graves que nous avons signalés, c’est-à-dire la production de l’oxyde de carbone, qui vicie l’atmosphère, et la décomposition des poussières atmosphériques, entraîne encore la perte d’une certaine partie de la chaleur utilisable, parce que la fumée n’est pas assez refroidie.

Dans les poêles métalliques ordinaires, la surface de chauffe est communément égale à vingt fois la surface de la grille. Il conviendrait, d’après le général Morin, que cette surface fût quatre ou cinq fois plus grande. Cette proportion devrait encore être dépassée dans les poêles en brique, lesquels transmettent moins bien la chaleur que les poêles en métal.

Fig. 185. — Poêle à ailettes.

Un constructeur d’Angleterre, M. Gurney, a trouvé une manière fort originale d’agrandir la surface de chauffe, sans augmenter beaucoup le volume du poêle. La figure 185 donne