Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/268

Cette page a été validée par deux contributeurs.

par une nouvelle charge de combustible

Le tablier est appliqué aujourd’hui à presque tous les systèmes de cheminées.

La cheminée dite à la Franklin est une petite cheminée, non plus encastrée dans la muraille, mais détachée de celle-ci, recouverte d’une enveloppe métallique, et portant un tuyau en tôle ou en cuivre, que l’on fait aboutir dans le conduit d’une autre cheminée. C’est la même invention qui a été reproduite de nos jours sous le nom de cheminée à la prussienne et sur laquelle nous reviendrons en parlant, dans un autre chapitre, des cheminées-poêles.

Vers 1830, M. Bronzac imagina, pour mieux utiliser la chaleur rayonnante du combustible, d’adapter à la cheminée de Franklin un foyer mobile. Cette disposition fut ensuite appliquée à toutes les espèces de cheminées. La figure 163 montre la disposition de cet appareil.

Fig. 163. — Cheminée Bronzac.

Un chariot, porté sur quatre galets g, g et muni d’une sorte de dos de fauteuil en tôle épaisse, reçoit les chenets et le bois, ou la grille et le charbon. Pour allumer le feu, on repousse le chariot au fond de la cheminée, et on abaisse le tablier. Quand le tirage a acquis l’activité suffisante, on relève le tablier et on avance peu à peu le chariot dans la chambre, sans toutefois dépasser la limite à laquelle la fumée ne se dirige plus dans le tuyau.

La quantité de chaleur rayonnante utilisée est souvent presque doublée par cette ingénieuse méthode.

À l’expiration du brevet de M. Bronzac, la construction de ces appareils tomba dans le domaine public, et leur vogue cessa presque aussitôt. C’est que les divers constructeurs qui les entreprirent, voulurent les livrer à trop bas prix, en raison de la concurrence. Dès lors ces appareils devinrent si mauvais qu’ils ne conservèrent plus la confiance publique.

À l’Exposition universelle de 1855, on voyait un appareil basé sur le même principe, mais qui l’exagérait outre mesure. Le foyer pouvait, s’il était bien allumé, être avancé de plusieurs mètres dans la chambre. Une série de tuyaux s’emboîtant les uns dans les autres, comme les tubes d’une lunette, servait à relier le foyer au conduit de la cheminée. Cette invention n’eut aucun succès.

Depuis longtemps, en Angleterre, on emploie des cheminées à houille d’une forme particulière qui n’exclut point l’élégance.

Une grille très en saillie s’abouche à une longue gorge, étroite et cylindrique, laquelle va obliquement aboutir à la cheminée proprement dite. Sur les côtés de la grille sont deux petits autels, pour y placer des vases pleins d’eau. L’intérieur de la gorge et les autels sont recouverts de fonte, et de cette manière sont très-facilement maintenus propres. Le ramonage se fait au fagot.

Une grande quantité de la chaleur rayonnante est ainsi utilisée. Ces cheminées chauffent beaucoup, à cause de cette disposition, et parce que la houille et le coke rayonnent