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laquelle les gaz contenus dans la cheminée, plus chauds et plus légers que l’air ambiant, tendent à s’élever, et appellent à leur place une nouvelle colonne d’air. Cette nouvelle colonne d’air alimente la combustion, s’échauffe, et s’échappe à son tour par le conduit de la fumée. L’activité du tirage, c’est le passage plus ou moins prompt de l’air par la cheminée, passage qui dépend lui-même du degré d’intensité de la combustion.

Fig. 155. — Benjamin de Rumford.

Pour mieux préciser, supposons que chaque litre des gaz contenus dans la cheminée AB (fig. 156), pèse un quart de litre de moins qu’un litre d’air ambiant ; la force ascensionnelle de la colonne AB sera représentée par cette différence de poids, multipliée par le nombre de litres de gaz qu’elle contient ; ou plus scrupuleusement, ce sera la différence du poids entre la colonne gazeuse AB, et une égale colonne d’air extérieur, CD. On comprend, d’après cela, que plus la cheminée sera haute, plus le tirage sera actif.

Diverses dispositions sont avantageuses pour activer le tirage ; nous les ferons connaître en leur lieu.

Fig. 156. — Principe du tirage des cheminées.

En ce qui concerne la deuxième question, c’est-à-dire le rayonnement, nous dirons qu’on obtient tout l’effet utile d’un mode de chauffage quelconque, alors qu’on profite de toute la chaleur rayonnante que fournit la combustion.

Un poids défini de charbon ne peut donner qu’une quantité de chaleur rayonnante déterminée[1], et il la donne toujours, si sa combustion est complète. Il en est de même pour tout autre combustible. Les prétendus inventeurs allant à la recherche d’appareils qui, dans leur imagination, doivent faire rendre à la houille ou au bois plus de chaleur que le maximum connu, s’engagent donc dans une voie fausse. Les seuls appareils que l’on doive chercher sont ceux qui laisseraient perdre moins de chaleur que ceux actuellement en usage, et qui rempliraient tout à la fois les conditions de l’économie dans l’installation et de la commodité dans le service.

  1. Un kilogramme de charbon théoriquement pur, produit en brûlant 36 000 calories.