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tion du gaz. Nous voulons parler de l’appareil connu dans les usines sous le nom d’extracteur.

Les cornues en terre ne pourraient supporter, sans qu’il y eût une perte de 10 à 15 pour 100 de gaz, la pression de 15 à 18 centimètres d’eau qu’occasionnent l’immersion des tubes dans le barillet, les frottements et les immersions dans les condenseurs, plus celle qui résulte du poids du gazomètre que le gaz doit soulever, à laquelle s’ajoute encore la pression nécessaire pour contrebalancer le poids de la colonne atmosphérique, quand l’usine se trouve placée au-dessous des lieux où le gaz doit être distribuée. Pour remédier à de si graves inconvénients, on a eu l’idée de réduire à très-peu de chose la pression, en aspirant, par des moyens mécaniques, le gaz dans le condenseur, pour le renvoyer de là, dans la série des appareils qui doivent servir à sa purification.

Pauwels, directeur de l’ancienne Compagnie de Paris, imagina un extracteur auquel il a donné son nom, et qui est resté assez longtemps en usage. Cet appareil se compose de trois cloches pleines d’eau, qui, s’élevant et s’abaissant alternativement, par l’action d’un moteur à vapeur, déterminent par leur ascension un vide, et par leur abaissement un refoulement. Par ce moyen, on aspire le gaz dans le condenseur et on le refoule dans les épurateurs. Dès lors les cornues ne sont plus soumises à la pression que leur donnerait le gaz en traversant tout le reste des appareils.

L’extracteur Pauwels, conception mécanique très-ingénieuse, n’est plus employé aujourd’hui que dans une seule usine de Paris, celle d’Ivry. Dans toutes les autres usines, en raison de la quantité considérable de gaz sur laquelle on opère, on a remplacé les cloches de Pauwels par une simple pompe aspirante et foulante, mue par la vapeur, et qui, aspirant le gaz dans une capacité, le refoule dans l’autre. Ces pompes à vapeur (extracteur anglais) ne demandent aucune description particulière. Elles ressemblent aux ventilateurs des mines. Nous dirons seulement qu’elles sont placées entre le condenseur, ou tuyau d’orgue, et la colonne à coke. Elles aspirent le gaz du condenseur et le refoulent dans la colonne à coke. Le gaz se répand, de là, dans la suite des appareils.

Pour résumer tous les détails descriptifs qui précèdent sur la préparation et la purification du gaz de l’éclairage, nous mettrons sous les yeux du lecteur, une planche (fig. 78) qui représente toute la série des appareils employés dans une usine à gaz. Cette sorte de tableau synoptique aura l’avantage de bien graver dans l’esprit les différentes opérations nécessaires pour la préparation du gaz de la houille, et le rôle de chacun des organes qui entrent en jeu dans cette fabrication. Nous ne présentons pas cette vue d’ensemble comme une peinture fidèle de la réalité, mais, encore une fois, comme une sorte de tableau théorique, groupant dans un même ensemble tout ce qui concerne la fabrication du gaz. La légende qui accompagne cette planche, suffit pour rappeler la destination de ces différents appareils.

En sortant du gazomètre, le gaz est amené par un large tuyau, aux conduits de distribution.

Les tuyaux de conduite, à la sortie de l’usine, présentant une large capacité, sont toujours en fonte ; ceux qui servent aux embranchements, peuvent être en plomb ou en tôle bituminée. Quant à ceux, d’un plus petit diamètre, qui servent à introduire le gaz dans l’intérieur des maisons, ils sont toujours en plomb.