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produits de la combustion ; mais elles résistent moins que les cornues métalliques aux changements de température.

Les cornues de terre se fabriquent dans les usines mêmes, par des ouvriers potiers et cuiseurs. On se sert des débris des vieilles cornues, pour en fabriquer de nouvelles.

Au bout d’un certain temps de service, il se forme, à l’intérieur des cornues, des incrustations de charbon, provenant du goudron. On est obligé d’interrompre de temps en temps la fabrication du gaz, pour détruire ces dépôts, ce qui se fait simplement en continuant à chauffer la cornue librement ouverte à ses deux extrémités : le courant d’air fait disparaître, en les brûlant, les incrustations charbonneuses.

Les cornues sont établies à demeure dans le four ; on les charge de charbon et on les débarrasse du coke, c’est-à-dire du résidu de la distillation de la houille, en ôtant leur paroi antérieure, qui se compose d’un obturateur en fonte, fixé, au moyen d’une vis à large tête, au corps de la cornue en terre.

La tête en fonte, dont la cornue est munie, permet d’y ménager l’orifice de dégagement du gaz, ou plutôt des divers produits de la distillation de la houille.

Fig. 68. — Batterie de sept cornues, pour la distillation de la houille.

La figure 68 représente un groupe de sept cornues établies dans un four, avec l’ensemble des appareils qui servent à la distillation de la houille. Les cornues, C, C, sont disposées de façon à être enveloppées par la flamme du foyer, qui se trouve au centre. La flamme et la fumée redescendent vers la sole du four, où elles trouvent un carneau, qui les conduit à un canal longitudinal qui règne sous tout le massif des fours : elles vont de là, dans le tuyau de la cheminée.

De la tête en fonte de chaque cornue, part un tube vertical, T, T, qui conduit les produits de la distillation jusqu’au barillet, BB. Le gaz arrive dans le barillet par les ajutages t. L’extrémité inférieure de ces ajutages, qui pénètre dans le barillet, plonge dans l’eau dont ce large conduit est à moitié rempli. Le gaz barbote dans cette eau, puis remonte par le tuyau vertical X, qui le mène au grand tube, ou collecteur général, DD.

Un siphon, S, est disposé à chaque extrémité du barillet, pour extraire le goudron qui se dépose à sa partie inférieure. Ce siphon verse ses produits dans un entonnoir placé en haut d’un tuyau qui les amène dans les bas-fonds de l’usine, où se trouve le réservoir du goudron.

Le lourd système des pièces métalliques qui compose le barillet, est soutenu par une forte colonne de fonte, AA.

Nous mettons sous les yeux du lecteur (fig. 69) l’atelier des cornues de l’usine à gaz de la Villette, l’usine la plus importante de la capitale.

On a représenté sur cette figure, toutes les opérations qui s’exécutent pour la distillation de la houille. On voit les cornues disposées par groupes de sept, dans une dizaine de fourneaux. Le barillet se voit à la partie supérieure et longitudinale des fourneaux ;