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saisons, etc., qu’on pourra la fixer d’une manière positive.

Ajoutons que ce résultat aurait d’autant plus d’importance, qu’il fournirait une donnée certaine, pour mesurer la véritable hauteur de notre atmosphère. En effet, étant connue la loi suivant laquelle diminue la densité de l’air, dans les régions élevées, on déterminerait à quelle hauteur cette densité peut être considérée comme insensible, ce qui établirait sur une base expérimentale solide, le fait, assez vaguement établi jusqu’ici, de la hauteur et des limites physiques de notre atmosphère.

Cette même loi intéresse d’ailleurs directement l’astronomie. On sera, en effet, toujours exposé à commettre des erreurs sensibles sur la position réelle des étoiles, tant que l’on ne pourra tenir un compte exact de la déviation que subit la lumière de ces astres, en traversant l’atmosphère. Or, cette déviation dépend de la densité et de la température des couches d’air traversées. Ainsi, l’astronomie elle-même réclame la fixation de la loi de la décroissance de la densité de l’air selon la hauteur.

On établirait encore aisément, grâce aux aérostats, la loi des variations de l’humidité selon les hauteurs atmosphériques. M. Glaisher est arrivé, sous ce rapport, à des résultats qui ne peuvent être considérés comme définitifs. Les hygromètres que nous possédons aujourd’hui sont d’une précision si grande, que les observations de ce genre, exécutées dans des conditions convenablement choisies, donneraient sans aucun doute un résultat satisfaisant, et auraient pour effet d’enrichir la physique d’une loi dont tous les éléments lui font encore défaut.

On admet généralement que la composition chimique de l’air est la même dans toutes les régions et à toutes les hauteurs. M. Gay-Lussac a constaté ce fait dans son ascension aérostatique ; mais les procédés d’analyse de l’air ont subi, depuis l’époque des expériences de M. Gay-Lussac, des perfectionnements de tout genre, et il est reconnu que l’analyse de l’air par l’eudiomètre, telle que ce physicien l’a exécutée, laisse une part sensible aux erreurs d’expérience. Il serait donc de toute nécessité d’analyser l’air des régions supérieures, en se servant des procédés créés par M. Dumas. Cette expérience, si naturelle, si facile, et pour ainsi dire commandée, n’a jamais été exécutée, du moins à notre connaissance. C’est donc à tort, selon nous, que l’on admet l’identité de la composition de l’air, à toutes les hauteurs. On a soumis, il est vrai, à l’analyse par les procédés de M. Dumas, l’air recueilli au sommet du Faulhorn et du mont Blanc, et l’on a reconnu son identité chimique avec l’air qui se trouve à la surface de la terre ; mais il n’est pas douteux que la hauteur des montagnes même les plus élevées du globe, ne soit un terme très-insuffisant pour la recherche du grand fait dont nous parlons.

Plusieurs physiciens ont admis la variation, suivant les hauteurs, de la quantité de gaz acide carbonique qui fait partie de l’air. Une des expériences les plus faciles à exécuter dans la série prochaine des recherches aérostatiques, consistera à éclaircir ce point de l’histoire de notre globe. L’appareil que MM. Barral et Bixio avaient emporté dans ce but, ne revint pas intact de leur expédition, et l’analyse chimique de l’air, pour déterminer les proportions d’acide carbonique, ne put être exécutée.

Les expériences exécutées à l’aide d’un ballon aérostatique, permettraient encore de vérifier la loi de la vitesse du son, et de reconnaître si la formule, due à Laplace, est vraie pour les couches verticales de l’air comme pour les couches horizontales ; ou, si l’on veut, de chercher si le son se propage avec la même rapidité dans les couches horizontales de l’air et dans le sens de la progression verticale. Il est probable que le résultat serait différent ; et la loi que l’on