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Fig. 328. — Aérostat à vapeur de M. Giffard (Expérience du 25 septembre 1852).

Il s’éleva à une hauteur de 1 500 mètres, et s’y maintint quelque temps.

Cependant, la nuit approchait, et notre hardi expérimentateur ne pouvait rester plus longtemps dans l’atmosphère. Craignant que l’appareil n’arrivât à terre avec une certaine vitesse, il commença à étouffer le feu avec du sable et il ouvrit tous les robinets de la chaudière. Aussitôt la vapeur s’écoula de toutes parts, avec un fracas épouvantable. M. Giffard craignit un moment qu’il ne se produisît, par la sortie de la vapeur, quelque phénomène électrique, et pendant quelques instants il fut enveloppé d’un nuage de vapeur qui ne lui permettait plus de rien distinguer.

L’aérostat, au moment où la vapeur fut lâchée, était à la plus grande élévation qu’il eût atteinte : le baromètre indiquait une hauteur de 1 800 mètres.

M. Giffard effectua très-heureusement sa descente dans la commune d’Élancourt, près de Trappes, dont les habitants l’accueillirent avec le plus grand empressement, et l’aidèrent à dégonfler l’aérostat.

À 10 heures du soir, il était de retour à Paris. L’appareil n’avait éprouvé, en touchant le sol, que quelques avaries insignifiantes.

M. Giffard avait été puissamment secondé, dans son entreprise, par deux de ses camarades de l’École centrale, MM. David et Sciamma. Ces deux amis et collaborateurs de M. Giffard, moururent tous les deux, peu d’années après.

Nous ajouterons que M. Giffard a répété la même expérience, en 1855, et qu’il a obtenu des résultats très-encourageants. Aussi n’a-t-il point renoncé à reprendre cette œuvre capitale, et quelques années ne se passeront pas, sans que l’on soit témoin d’une expérience entièrement décisive sous ce rapport.