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quatrième partie, les arcs aa′, bb′, etc., seront alors la vingt-quatrième partie des parallèles de rayons EE′, CC′, FF′, etc.

Fig. 318. — Figure géométrique pour la taille des fuseaux d’un ballon.

Ceci posé, sur une ligne droite XY portons douze fois la longueur AM et des points de division, 1, 2, 3, 4, 5, 6, de part et d’autre du milieu 1, décrivons des arcs de cercle avec des rayons respectivement égaux aux longueurs AM, aa′, bb′ etc. Si l’on trace une courbe tangente à la fois à tous ces arcs et qui passe en X et Y, on obtiendra un fuseau dont la surface est la vingt-quatrième partie de celle de la sphère. Il suffira donc de découper vingt quatre bandes égales à celles-ci, en laissant un bord qui permette de les réunir entre elles. On construira ainsi un ballon dont la forme sera à peu près sphérique. On voit que ce procédé repose principalement sur ce que les arcs AM, aa′, bb′ etc., peuvent être considérés comme sensiblement égaux à leurs cordes, ce qui n’a lieu que s’ils sont assez petits.

Si le ballon doit avoir de grandes dimensions, on divisera l’arc AB en douze parties égales, au lieu de 6, et en répétant une construction analogue à la précédente, on obtiendra des fuseaux qui dans ce cas devront être au nombre de quarante-huit pour former l’enveloppe sphérique tout entière.

Les ballons sont généralement terminés par un appendice, qui leur donne une forme particulière. Pour construire cet appendice, on ne termine pas en pointe l’extrémité inférieure de chaque fuseau, on laisse de la sorte une largeur, variable avec le nombre de fuseaux, et qui permet de donner au ballon la forme qu’on veut.

La soie est le tissu qui sert à former les aérostats. On a la précaution de la recouvrir d’avance, d’un vernis, afin de boucher ses pores, et de s’opposer au passage du gaz hydrogène à travers l’enveloppe. On choisit généralement la soie cuite, le taffetas de Lyon ou le satin croisé, parce que ces étoffes sont à la fois solides et de longue durée.

La composition des vernis dont on recouvre la soie destinée à former un aérostat, est assez variable. Nous indiquerons la manière de préparer quelques-uns de ces enduits.

On fait, au bain-marie, une dissolution de caoutchouc dans l’essence de térébenthine, en ayant soin d’agiter le mélange pendant toute la durée de l’opération. La dissolution arrive ainsi à avoir une consistance sirupeuse ; on la laisse bien refroidir ; puis on la décante dans un autre vase, en inclinant légèrement et peu à peu celui qui la contient. Enfin on mélange la dissolution de caoutchouc ainsi obtenue, avec de l’huile de lin. Il suffit d’enduire de ce vernis, les deux faces de chaque fuseau, l’une après l’autre, à douze heures d’intervalle, et de laisser sécher pendant un jour. La soie ainsi vernissée sert à tailler les fuseaux destinés à former l’aérostat.

On emploie également comme vernis, un mélange d’essence de térébenthine et d’huile de lin rendue siccative par une ébullition prolongée avec la litharge.