Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/510

Cette page a été validée par deux contributeurs.

établissement, maintenir l’ordre et la discipline de l’école, et empêcher qu’il n’en résulte aucun inconvénient pour les autres opérations mises sous leur surveillance.

Art. 15. Expédition du présent arrêté sera pareillement envoyée à la commission des armes et poudres, chargée de concourir à son exécution en ce qui la concerne.

Signé :
L. B. Guyton, Fourcroy, J. F. B. Delmas, Prieur, Pelet, Merlin, Cambacérès.

Pour copie conforme :

Le directeur de l’école nationale aérostatique[1].
Signé : Conté. »

Conté, directeur de cette école, fit de nombreuses expériences sur les meilleures dispositions à donner aux aérostats militaires. On n’a point de détails sur ses expériences ; on sait seulement que Conté étudia si bien la question des enveloppes, qu’il arriva à construire des ballons dans lesquels le gaz hydrogène se conservait, sans aucun renouvellement, pendant deux et même trois mois. Nous avons déjà fait remarquer combien ce résultat était fondamental. Aujourd’hui que le secret du procédé employé par Coutelle et Conté pour rendre imperméable l’étoffe d’un aérostat à gaz hydrogène, est perdu, on ne peut conserver de ce gaz pendant plus de trente-six heures dans un aérostat en soie vernie. Personne n’a pu parvenir encore à réinventer le procédé des aérostiers de la République.

Outre l’Entreprenant, qui opéra si bien à Maubeuge, à Charleroi, à Fleurus, à Liége, à Bruxelles, etc., avec l’armée de Sambre-et-Meuse, et le Céleste, dont nous avons déjà parlé, Conté fit construire l’Hercule et l’Intrépide, qui furent envoyé plus tard, aux armées du Rhin et de la Moselle, avec la deuxième compagnie, dont il nous reste à parler.

Une seconde compagnie d’aérostiers avait été, avons-nous dit, organisée par la Convention, le 23 juin 1794, et installée à Meudon, mais cela d’une manière provisoire. Cette seconde compagnie reçut une organisation définitive, par un arrêté du Comité de salut public, en date du 23 mars 1795. Créée pour desservir un aérostat destiné à opérer en Allemagne, elle devait être composée du même nombre d’officiers, sous-officiers et aérostiers, que la première compagnie de l’armée de Sambre-et-Meuse.

Coutelle, que nous avons laissé à Borcette, près d’Aix-la-Chapelle, fut rappelé à Paris. Il reçut le titre de chef de bataillon, commandant le corps des aérostiers, et fut chargé de procéder à l’organisation définitive des deux compagnies.

Il forma la deuxième compagnie, en prenant 28 hommes à l’école de Meudon et 9 hommes à la première compagnie. Chaque compagnie fut composée de 55 hommes, ainsi répartis : un capitaine, deux lieutenants, un lieutenant quartier-maître, un sergent-major, un sergent, un fourrier, trois caporaux, un tambour et 44 aérostiers. Voici les noms des officiers de chaque compagnie.

Première compagnie : Lhomond, capitaine. — Plazanet, premier lieutenant. — Gancel, deuxième lieutenant. — Varlet, lieutenant, quartier-maître.

Deuxième compagnie : Delaunay, capitaine. — Merle, premier lieutenant. — De Selle de Beauchamp, deuxième lieutenant. — Deschard, lieutenant quartier-maître[2].

La première compagnie conserva sa position à l’armée de Sambre-et-Meuse, sous la direction du capitaine Lhomond. La seconde fut dirigée vers l’Allemagne, sous la conduite du commandant Coutelle et du capitaine Delaunay, ayant pour lieutenants Merle et de Selle de Beauchamp. L’aérostat devait servir à éclairer le siége de Mayence, devant

  1. Nous extrayons toutes ces pièces de la brochure de M. de Gaugler : les Compagnies d’aérostiers militaires, la meilleure relation qui existe de l’épisode que nous racontons ici.
  2. De Gaugler, les Compagnies d’aérostiers militaires sous la République, pages 13-14.