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Fig. 271. — Ascension faite le 12 juin 1784 avec l’aérostat de l’Académie de Dijon, par Guyton de Morveau et de Virly. — Premier essai de direction des aérostats, à l’aide de rames.


était à 45 ; le thermomètre, à 17 degrés au-dessus de 0. Il faut remarquer que dans toute notre traversée, il n’a jamais été au-dessous de 15 degrés ½. M. de Virly profita de cette ascension pour présenter de l’amadou à une lentille de 18 lignes de diamètre et de 6 lignes de foyer : il s’alluma sur-le-champ.

Un fait assez important, et qui pourra étonner les physiciens, c’est qu’après avoir donné tant de fois issue au gaz dilaté au point de descendre jusqu’à terre, si nous n’eussions jeté du lest, le ballon se soit ensuite retrouvé assez plein pour courir risque d’éclater ; c’est néanmoins ce que nous avons éprouvé, et qui nous a obligés de veiller sans relâche au progrès de la dilatation, et d’ouvrir, de moment en moment, la soupape supérieure. Nous savions que les enveloppes de taffetas verni étaient susceptibles de prendre une chaleur considérable, et que la dilatation devait croître en proportion. Nous avions encore observé, le 3 juin, que notre ballon, rempli aux trois quarts d’air commun, et laissé la nuit à l’air, après qu’on eut mesuré, aussi exactement qu’il était possible, sa hauteur et la base sur laquelle il reposait, s’était trouvé le lendemain, à 8 heures du matin, plus élevé de 4 pouces 1/2, ce qui annonçait une augmentation de volume d’à peu près 180 pieds cubes. Mais ici, le soleil ne nous avait pas quittés un seul instant, et nous ne pouvions attribuer la condensation, qui nous avait fait descendre, qu’à la dispersion des vapeurs dont nous avons parlé plus haut, qui en effet avaient disparu subitement, et qui, s’élevant jusqu’à nous, avaient sans doute refroidi l’atmosphère, sans y laisser apercevoir aucune trace