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Fig. 256. — Expérience faite à Annonay, le 4 juin 1783, par les frères Montgolfier (page 428).


enveloppaient d’un impénétrable mystère, et contribua pour beaucoup à amener la révolution qui s’est opérée à cette époque dans cette branche de l’industrie française.

Son frère, Joseph Montgolfier, qui partagea ses travaux et sa gloire, avait comme lui ressenti de bonne heure un goût très-vif pour les sciences mathématiques ; mais il avait un genre d’esprit particulier qui l’éloignait des règles et des méthodes de travail habituelles aux géomètres. Dans l’exécution de ses calculs, il s’écartait toujours des voies connues ; il combinait pour lui-même, à l’aide de tâtonnements empiriques, certaines formules dont il se servait pour résoudre les problèmes les plus difficiles, il possédait moins de connaissances que son frère, mais il avait reçu en partage un génie véritablement inventif, marqué cependant au coin d’une certaine bizarrerie. Placé à l’âge de treize ans au collège de Tournon, il n’avait pu se plier aux exigences de l’enseignement classique, et il partit un beau matin, décidé à descendre jusqu’à la Méditerranée pour y vivre en ermite