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Fig. 248. — Horloge électrique et cadran de G. Froment (page 414).

Un de nos physiciens, M. Liais, proposa, en 1851, le principe qui est employé aujourd’hui pour communiquer au balancier d’une horloge électrique un mouvement uniforme. Il eut recours, pour pousser le balancier, à un ressort se détendant toujours de la même quantité[1]. C’est l’électro-aimant qui tend ce ressort. Ainsi, l’électricité, ne servant qu’à tendre un ressort, n’est employée que comme un moteur dont les variations d’intensité demeurent sans influence sur la marche de l’appareil. C’est de l’action du ressort que dépend la régularité des mouvements du balancier. Or un effet de ce genre étant constant et toujours uniforme, la régularité des oscillations du pendule est ainsi assurée : le balancier marche sans rouages ni mécanisme d’horlogerie, et l’horloge n’a pas besoin d’être remontée.

L’emploi des ressorts, dans ce cas spécial de l’horlogerie électrique, présente pourtant divers inconvénients, dont le plus sérieux est la variation de volume du métal, par suite des différences de la température extérieure. On a eu plus tard, l’idée de remplacer les ressorts par un petit poids de cuivre, tombant toujours de la même hauteur, et qui imprime, par l’effet de sa chute, l’impulsion au pendule. Comme le poids tombe toujours de la même hauteur, l’impulsion reçue par le balancier est constamment uniforme, et ses oscillations d’une régularité absolue.

Une des merveilles de l’Exposition universelle de 1867, c’était la pendule électrique de Gustave Froment. Cet instrument présente l’application la plus remarquable, par sa simplicité, du principe qui consiste à obtenir l’isochronisme des oscillations d’un pendule

  1. Nous devons noter, cependant, qu’à l’Exposition universelle de Londres en 1851, un constructeur de Londres, M. Sheppard, avait présenté une horloge électrique qui marchait par l’action d’un ressort de ce genre.