Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/375

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mois, tandis que les couches de peinture dont on recouvre ce métal, ont besoin d’être renouvelées à quelques années d’intervalle, le fer zingué est, au contraire, véritablement indestructible. Aussi nous ne saurions trop recommander aux industriels, aux architectes, l’usage de ce précieux moyen de préservation.

Les fils de fer qui servent de conducteurs à nos télégraphes électriques, sont toujours revêtus d’une couche de zinc, en les faisant passer dans un bain de zinc fondu.

Le zincage du fer ou du cuivre, dans un bain de zinc fondu, est donc un procédé excellent et qu’on ne saurait trop recommander. Seulement, on a donné à cette opération un nom déplorable. On rappelle galvanisation du fer ou du cuivre ; on appelle fer galvanisé, cuivre galvanisé, le fer ou le cuivre zingués par ce moyen. Rien n’est plus fâcheux que cette dénomination, car elle introduit dans les idées la confusion qu’il importerait le plus de bannir. Les mots de galvanisation du fer et de fer galvanisé, font croire qu’il s’agit ici d’un dépôt obtenu par les procédés galvaniques ou voltaïques, d’un dépôt de zinc provoqué par la pile ; tandis qu’il s’agit d’une simple application mécanique d’une couche de zinc dont on enveloppe l’objet, en le trempant dans un bain de zinc fondu. On ne saurait croire à combien de méprises et de malentendus donne lieu, entre clients et fabricants, cette désignation malheureuse. Ainsi, procédé excellent, nom absurde, tel est le jugement qu’il faut porter sur le zincage du fer et du cuivre par le zinc fondu.

Tout le monde sait avec quelle facilité le fer et le cuivre se recouvrent d’étain par un simple moyen mécanique, c’est-à-dire en frottant le cuivre ou le fer, chauffés, avec de l’étain fondu. C’est ainsi que l’on obtient ce fer et ce cuivre étamés, qui sont d’un si grand usage dans l’économie domestique. Le dépôt d’étain sur le cuivre et le fer, peut également s’opérer par la pile. On doit à M. Roseleur un procédé irréprochable, et actuellement très-employé dans l’industrie, pour étamer le fer et la fonte par la pile.

Le bain de M. Roseleur est ainsi composé :

Eau 
500 litres.
Pyrophosphate de soude 
5 kilogr.
Protochlorure d’étain fondu 
500 gram.

En soumettant à l’action de la pile ce bain contenant les objets de fer à étamer, l’étain se dépose avec régularité. On fait usage d’un anode en étain ; mais comme cet anode ne suffit pas pour alimenter le bain, il faut, de temps en temps, ajouter parties égales de sel d’étain et de pyrophosphate de soude.

Ce bain peut aussi fonctionner sans aucun courant voltaïque. Dans le liquide on met les pièces à étamer en contact avec des fragments de zinc, qui déterminent la précipitation de l’étain ; et on agite le tout, pour éviter les taches qui pourraient résulter du contact du zinc. L’opération est terminée en deux heures. On ajoute dans le bain une nouvelle quantité de sel d’étain et de pyrophosphate en parties égales, afin de pouvoir commencer un autre dépôt.

M. Roseleur a fait connaître différents procédés, dans le détail desquels il serait trop long d’entrer, et qui lui permettent d’étamer une grande quantité d’objets divers pour l’industrie, et d’obtenir en particulier ces vases de fonte pour l’usage de la cuisine, dits de fonte argentine, dont la matière n’est que de la fonte étamée.

Le cuivre se dépose, par la voie galvanique, avec une facilité extrême, sur le fer, l’acier, le zinc, l’étain, le plomb et les alliages de ces métaux. On a quelquefois recours à un cuivrage voltaïque préalable pour opérer la dorure ou l’argenture voltaïque de certains métaux.

Le meilleur bain pour cuivrer au moyen de la pile, se prépare comme il suit.

On dissout dans l’eau, 2 kilogrammes de sulfate de cuivre, et l’on verse dans cette liqueur, du prussiate jaune de potasse, ce