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soins de l’industrie, ou présentent des difficultés pratiques spéciales. Ceux qui s’exécutent dans les ateliers, et que nous allons rapidement considérer, sont les dépôts de platine, de zinc, d’étain, de cuivre et de laiton.

Le dépôt de platine s’applique à plusieurs objets d’ameublement ou d’ornement : des candélabres, des lustres, des flambeaux, des chenets, etc. Le ton particulier du platine, son éclat et son inaltérabilité, son aspect artistique, sont quelquefois recherchés pour ce genre d’application.

Le cuivre et ses alliages, c’est-à-dire le bronze et le laiton, peuvent seuls être platinés directement.

On a d’abord platiné les métaux par la pile, dans un bain composé de 1 litre d’eau, de 300 grammes de carbonate de soude et de 10 grammes de platine transformé en chlorure par l’eau régale. On opérait à la température de 80°, avec une pile énergique et en se servant d’un anode de platine. Mais l’opération marchait mal. M. Roseleur a fait connaître le procédé suivant, qui permet de platiner facilement, et à toute épaisseur, le cuivre et ses alliages.

On dissout dans l’eau régale, 10 grammes de platine ; on évapore à siccité le chlorure de platine, que l’on redissout dans 500 grammes d’eau distillée. On ajoute à cette liqueur une dissolution de 100 grammes de phosphate d’ammoniaque dans 500 grammes d’eau, ce qui donne un précipité de phosphate ammoniaco-platinique. On recueille ce précipité, et on le redissout, à chaud, dans 1 litre d’eau contenant 500 grammes de phosphate de soude.

Ce bain est facilement décomposé par la pile, si on le maintient à la température de 80°. Seulement, il faut remplacer le platine qui se dépose, en ajoutant, de temps en temps, du précipité de phosphate ammoniaco-platinique.

« Comme la plupart des articles du commerce, dit M. Roseleur, tels que lustres, candélabres, lampes, etc., sont très-légèrement platinés, on a soin de les brunir avant le dépôt de platine, et une fois l’opération achevée, on se contente de les passer à la peau et au rouge anglais ; on évite ainsi les difficultés, souvent très-grandes, de brunir sur le platine lui-même. »

Le zinc s’applique facilement par la pile. Si l’on précipite du sulfate de zinc par l’ammoniaque, et que l’on ajoute de l’ammoniaque en excès, pour dissoudre l’oxyde de zinc, on obtient un bain qui donne d’assez bons résultats. On peut aussi faire usage d’un mélange de sulfate de zinc et de cyanure de potassium dissous dans l’eau, ou bien de sulfate de zinc et de sulfate de soude.

Mais le zincage des métaux par la pile donne un dépôt trop léger, et coûterait trop cher pour être employé industriellement. Il existe pour le zincage du fer, une opération beaucoup plus simple, et d’ailleurs bien ancienne, car elle fut pratiquée en France, en 1742, par Malouin. Elle consiste à tremper dans un bain de zinc fondu, le fer, préalablement décapé, avec soin, par un acide ou par un mélange salin corrosif.

M. Sorel, qui a, de nos jours, donné à cette industrie une extension considérable, a fait connaître les meilleurs bains de décapage du fer et du cuivre, ainsi que les procédés les plus économiques pour recouvrir d’une couche de zinc, le fer et le cuivre, en les faisant passer dans du zinc fondu.

Le zincage du fer est bien supérieur à l’étamage, pour la conservation de ce métal. En effet, la couche de zinc qui enveloppe le fer, s’oxyde en partie, et, enveloppant de toutes parts le fer sous-jacent, le met à l’abri de toute altération ultérieure. Ce procédé de conservation du fer est tellement sûr, tellement économique, que nous avons peine à comprendre comment on néglige d’y avoir recours toutes les fois que le fer doit rester exposé aux influences atmosphériques. Tandis que le fer abandonné à l’air, s’oxyde en quelques