Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nements récemment apportés à l’artillerie anglaise, ainsi que M. Fairbairn, le patriarche des constructeurs mécaniciens de l’Angleterre, le directeur de la célèbre usine de Soho, et par conséquent le successeur de Watt, qui jouit en Angleterre d’une immense popularité.

Fig. 150. — W. Fairbairn.

Ce comité, qui étudiait depuis l’année précédente, le modèle du câble, fixa définitivement son choix.

Le nouveau câble atlantique ressemblait à celui que l’administration française avait adopté pour les lignes de Marseille à Alger. Il différait du câble océanien de 1858, par ses dimensions, son poids spécifique et son armature extérieure. Le conducteur, composé, de même que le premier câble, d’un toron de 7 fils de cuivre recuit, avait 3mm,6 de diamètre, au lieu de 1mm,9, et pesait 74 kilogrammes, par kilomètre, au lieu de 26 kilogrammes que pesait le câble de 1868. Le poids de la substance isolante employée fut élevé de 58 kilogrammes à 98. L’âme du câble pesait ainsi 172 kilogrammes par kilomètre au lieu de 84. En tenant compte, conformément aux lois posées par la commission d’enquête, de l’influence exercée par ces accroissements de dimension d’une part sur la vitesse de transmission, de l’autre sur l’action inductive, on avait calculé que la vitesse d’expédition des dépêches serait de 4 mots par minute. On espérait, en raison des perfectionnements récents introduits dans les procédés de manipulation, obtenir jusqu’à 7 mots par minute.

La pureté du cuivre fut constatée avec un grand soin. Tout fil d’une conductibilité inférieure à 85 pour 100, fut rejeté. Le fil central, autour duquel les six autres s’enroulaient, pour former le toron, était préalablement enduit d’une couche de gutta-percha rendue visqueuse par le mastic Chatterton, qui emplissait tous les interstices, et avait pour but de diminuer l’induction électrique, tout en augmentant la solidité.

Les sept fils formant ainsi un lien compacte recevaient quatre couches alternées de mastic Chatterton et de gutta-percha ; puis l’âme du câble était soumise à l’épreuve de l’isolement. Elle donna une résistance au passage de l’électricité double de celle de l’ancien câble. Les autres épreuves électriques furent tout aussi satisfaisantes.

Enfin le noyau du câble examiné à la main, avec le plus grand soin, était enroulé sur des tambours, et placé dans des cuves pleines d’eau.

Restait l’armature, l’objet principal des discussions du comité, qui n’avait pas étudié moins de vingt modèles. On s’appliqua surtout à diminuer son poids spécifique, tout en augmentant sa solidité. Aux 18 torons qui, en 1858, s’enroulaient pour composer l’armature extérieure, on substitua un toron de 10 fils, dont chacun avait 2mm,5 de diamètre. Il était recouvert préalablement d’une gaine de filin goudronné, formé de chanvre de Manille, qui servait à prévenir l’oxydation, à diminuer le poids spécifique et à augmenter quelque peu la résistance.