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d’appui d’un levier de fer recourbé, LCD, dont l’une des branches porte un plateau, D, et l’autre, un crochet, L, destiné à attacher le câble. Le bras du petit levier est dix fois plus court que celui du grand levier. Pour mesurer la résistance du câble, on place des poids dans le plateau D de cette espèce de bascule. On mesure l’allongement au moyen d’une échelle EE, disposée parallèlement au câble. À l’extrémité H, du câble, est fixé un cylindre, qui se meut en tournant quand le câble se tord ou se détord, devant la partie de l’échelle E, qui porte un cadran divisé.

Pour faire l’expérience, on commence par placer un petit poids dans le plateau D, afin de tendre le câble ; ensuite on ajuste l’échelle et l’on ajoute successivement les poids, en observant l’allongement sur l’échelle EE. D’après la proportion qui existe entre les deux bras de levier de cette balance romaine, les poids ajoutés représentent le dixième de l’effort supporté par le câble.

Quand le câble a résisté à cette épreuve, et qu’il jouit de la résistance jugée nécessaire, on l’emmagasine, pour le conserver jusqu’au moment de son immersion.

Fig. 109. — Machine pour l’essai de la résistance des câbles sous-marins.

Comme la gutta-percha se conserve parfaitement dans l’eau, le meilleur moyen pour assurer la conservation du câble, c’est de le maintenir dans l’eau, comme un être aquatique. On le place donc, aussitôt après sa fabrication, dans des bassins remplis d’eau, avec l’attention de maintenir toujours la température du bassin à 30 degrés centigrades.

Quand on transporte un câble télégraphique dans des climats chauds, il faut veiller à ce que la température ne s’élève pas, dans la cale du navire, au delà de 30°. Comme les enroulements et déroulements successifs d’un câble, sont nuisibles, surtout quand les spires sont à courts rayons, il faut que les bassins pleins d’eau, dans lesquels on le conserve, soient assez vastes, et qu’ils laissent au milieu un espace vide aussi grand que possible pour faciliter son déroulement et son lovage, c’est-à-dire son enroulement en tours superposés quand il s’agira de le placer dans la cale du navire.

Nous ferons remarquer que l’isolement électrique d’un câble s’accroît toujours en mer profonde. Les grandes pressions de 300 à 400 atmosphères que le câble supporte alors, ont pour effet de boucher les fissures et pertuis qui peuvent exister dans l’enveloppe de gutta-percha.

Raccordements des deux parties du câble. — Presque toujours on embarque sur deux navires séparés, les deux portions qui composent un câble ; c’est-à-dire le câble côtier et le câble proprement dit. Il faut donc faire un raccordement au moment de la pose.

Pour exécuter ce raccordement on opère