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nerie à trembleur. Un timbre T (fig. 77), est fixé à la partie supérieure d’une boîte en bois, et reçoit les chocs d’un petit marteau m, qui peut le frapper sous l’influence du courant électrique de la ligne, et grâce aux dispositions que nous allons indiquer.

Fig. 77. — Sonnerie à trembleur.

Au moyen d’un fil conducteur attaché au bouton C, le courant de la ligne télégraphique suit la tige métallique CD, et parcourt toutes les spires de l’électro-aimant E, lequel est suspendu au milieu de la boîte, au moyen d’une pièce de bois un peu inclinée et d’un écrou. Après avoir suivi les fils de l’électro-aimant, le même courant passe par le bouton F et la tige FA, c’est-à-dire le manche du marteau m. De là, grâce à un contact métallique formé de deux petits boutons en saillie, placés d’une part, au point A sur le manche du marteau, d’autre part au point R sur une lame de ressort d’acier RJ, ce courant s’échappe par la voie qui lui est offerte par la tige RJ. Suivant enfin la bande de cuivre JZ, le courant retourne au conducteur de la ligne télégraphique, au moyen d’un fil attaché au bouton Z.

On comprend tout de suite comment l’électricité peut mettre en jeu le marteau m, lorsqu’on met cet appareil en communication avec le fil télégraphique, au moyen d’un fil métallique attaché au bouton C, ou d’une manivelle appliquée à ce point. Le courant électrique arrivant dans l’électro-aimant E, attire la tige A du marteau, qui est en fer pur, et qui peut osciller autour de son point d’appui F. La tête m du marteau vient ainsi frapper le timbre T. Mais la tige AF s’étant déplacée, tout aussitôt le contact R n’existe plus, et la conductibilité métallique étant rompue, le courant de la ligne cesse de passer dans l’appareil. Ainsi l’électro-aimant E devient inactif ; il cesse d’attirer le manche du marteau A, qui retombe sur le ressort R. Ce contact rétablit de nouveau le circuit voltaïque ; et le marteau m est de nouveau lancé contre le timbre T.

Ces effets alternatifs se produisant successivement avec rapidité, le marteau Am reçoit un mouvement continuel d’oscillation ou de tremblement, qui dure tant que l’on fait passer dans l’appareil le courant de la ligne.

L’ingénieux instrument qui vient d’être décrit, est dû au physicien allemand Neef ; on le désigne sous le nom de trembleur de Neef. Ce n’est pas seulement pour les sonneries des postes télégraphiques que le trembleur de Neef a reçu une application directe ; beaucoup d’appareils de physique ont recours à cet instrument, qui n’exige, pour être mis en action, qu’un courant électrique d’une faible intensité.

Outre la sonnerie trembleuse, on emploie dans les postes télégraphiques, la sonnerie à rouage. C’est un appareil plus compliqué, parce qu’on y fait usage d’un mouvement d’horlogerie et d’un ressort pour pousser le marteau contre le timbre. La force n’est donc pas communiquée au marteau par l’aimantation artificielle, due au courant électrique, comme dans la sonnerie à trembleur : tout le rôle de l’électricité se réduit à déplacer d’une petite quantité, un levier qui retenait l’échappement d’un rouage d’horlogerie, et qui, rendant libre cet échappement, fait partir le marteau. Un petit électro-aimant pourvu