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entretient le mouvement oscillant et régulier du pendule électrique BD.

La manivelle K sert à mettre en prise, c’est-à-dire à établir à l’aide d’un contact particulier, la continuité dans tout ce système de communication de corps conducteurs.

Ainsi, c’est le balancier P de l’horloge T qui communique au pendule BD ses oscillations régulières, lesquelles se transmettent, par la tige de bois H, au système mécanique qui détermine la progression du style, ou pointe traçante, sur le plateau courbe destiné à expédier et à recevoir la dépêche.

Pour que les deux appareils placés, l’un à la station du départ, l’autre à la station d’arrivée, fonctionnent avec un isochronisme absolu, il faut donc que les deux horloges placées aux deux stations marchent avec un mouvement d’une identité pour ainsi dire mathématique. Ces deux horloges ont été construites parfaitement semblables dans toutes leurs parties, et elles marchent ensemble avec un parfait accord. Cependant, malgré cet accord des deux chronomètres, leurs balanciers ne pourraient jamais osciller d’une manière vraiment isochrone, et imprimer à l’appareil un mouvement identique, s’il n’existait pas un moyen de les mettre encore plus d’accord, c’est-à-dire de les régler l’une et l’autre d’une manière parfaitement identique.

Cet accord absolu des oscillations du balancier P, était un problème mécanique extrêmement difficile. M. Caselli l’a résolu par un moyen nouveau et très-ingénieux. Près du point R, il a placé un petit arrêt, ou butoir, que l’on manœuvre au moyen d’un pas de vis réglé par un bouton et un cadran a : en tournant le bouton et l’aiguille du cadran, on place ce butoir, ou arrêt, contre lequel vient heurter le pendule, à des distances identiques sur les appareils de l’une et de l’autre station ; et dès lors, l’isochronisme absolu du mouvement du pendule P de l’horloge T, qui commande les mouvements du pendule électro-magnétique BD, et par suite celui du plateau courbe E, se trouve parfaitement assuré.

Il faut maintenant expliquer en détail ce dernier système mécanique, c’est-à-dire le jeu de la pointe traçante, sur la plaque E. Pour expliquer ce mécanisme, nous représentons sur une plus grande échelle (fig. 74) la partie EG, en conservant les mêmes lettres que dans la figure précédente.

Fig. 74. — Récepteur du pantélégraphe Caselli.

E, représente un plateau métallique courbe, sur lequel on fixe, à la station du départ, le papier métallique destiné à recevoir la dépêche de l’expéditeur, et qui doit se reproduire sur le plateau semblable, à la station d’arrivée. Sur un même appareil ces plateaux (E, E′ de la figure 73) sont au nombre de deux dans chaque station, ce qui permet d’expédier deux dépêches à la fois avec un seul fil ; mais, comme ils sont identiques, nous n’en décrirons qu’un seul.

Ce plateau métallique courbe, E (fig. 74) doit être parcouru sur sa surface tout entière par le style. Il faut pour cela que le style exécute deux mouvements simultanés : il faut qu’il suive la courbe du plateau E, d’une extrémité à l’autre ; et qu’en même temps, il trace des lignes successivement parallèles tout le long de ce même plateau. Voici comment est réalisé ce double mouvement de la pointe traçante. La tige de bois H, mue par