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VAN DYCK.

eux-mêmes se montraient d’une inlassable curiosité d’esprit. Otto Venius et Rubens n’ont-ils pas offert le spectacle magnifique de leurs aptitudes universelles ? Van Dyck, doué d’une nature primesautière, élevé dans un milieu riche, grave, pieux, aux côtés d’un frère qui devint un savant prémontré et de sœurs vouées de bonne heure aux ordres, suivit sans trop d’effort, peut-on croire, le studieux exemple des siens. Il parlait le flamand, l’espagnol, le français, l’anglais, l’italien. La physionomie gracieuse et prenante du jeune artiste se dessine ainsi dès les premières années ; éclairée d’une flamme plus hardie après le séjour au delà des Alpes, elle conservera jusqu’à la fin la séduction tendre de l’enfance.

Les Liggeren ou registre des Corporations anversoises, transcrit par MM. Rombouts et Van Lerius, nous apprennent que le jeune Antoine entra chez Henri Van Balen comme leerjongen, c’est-à-dire comme apprenti ou écolier en 1609. Il n’avait que dix ans, — mais il poursuivit sans doute à la fois son éducation générale et ses études de peintre. Combien de temps passa-t-il chez son premier maître, artiste habile, sans originalité et qui semble un attardé de l’école de Fontainebleau si j’en juge d’après la figurine nue et banale de la Fécondité que conserve le musée de Bruxelles ? En quelle année Van Dyck devint-il ensuite le disciple de Rubens ? Autant d’interrogations qui restent sans réponse.

Il fut l’élève de Van Balen pendant deux ans, a-t-on cru longtemps ; après quoi, dit Mols dans ses Additions au