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faut pas en conclure que nous sommes en présence d’une œuvre de l’école tournaisienne à ses débuts. Quoique peu soignée, cette peinture nous semble une production caractéristique de ces peintres de panonceaux, bannières et armoiries qui étaient aussi peintres de retables mais qui sans doute attachaient moins d’importance à leurs œuvres héraldiques qu’à leurs créations religieuses et en confiaient l’exécution à des élèves et « compagnons ». Dans ces conditions, il est possible de considérer la Madone d’Yolande Belle comme une œuvre de l’atelier de Melchior Broederlam. — Le Saint Michel de l’église de Notre-Dame d’Anvers se détache de l’art franco-flamand ; les draperies tombent sans grâce, en plis droits ; l’exécution est fort médiocre. Un détail assez caractéristique est à signaler : la langue sortant de la bouche du dragon se ramifie en plusieurs branches terminées par des têtes d’hommes. L’œuvre semble sortir d’un atelier rhénan de la fin du XIV e ou du commencement du XVe siècle.