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CHAPITRE X.

une obole. J’avois toujours bien prévu le danger d’élever un bâtard, comme un gentilhomme et de lui donner accès dans une honnête maison. Il est heureux pour lui qu’on m’ait retenu le bras : sans cela je l’aurois rossé, assommé, je lui aurois appris à venir s’asseoir à ma table. Qu’il s’avise d’y reparoître, je ne lui donnerai pas un morceau de pain, pas un liard pour en acheter ; et si ma fille s’obstine à l’épouser, elle n’aura pour dot que la chemise qu’elle a sur le dos. Oui, plutôt que de lui rien laisser, je placerai mon bien à fonds perdu, dût-il passer en Hanovre, et servir à corrompre notre nation.

— J’ai un véritable chagrin…

— Au diable votre chagrin. La belle avance pour moi, quand je perds mon unique trésor, ma Sophie, la joie de mon cœur, l’espoir et la consolation de ma vieillesse ! Mais, je vous le répète, mon parti est pris, je la mettrai à la porte de chez moi, elle mendiera, elle mourra de faim dans la rue, je ne lui donnerai pas un sou, pas une obole. Ces maudits bâtards sont toujours habiles à surprendre le lièvre au gîte. Dieu me damne, si je devinois celui que chassoit le pendard : mais il pourra se vanter de n’avoir trouvé pire gibier de sa vie ; il n’en aura que la peau et les os, vous pouvez le lui dire de ma part.

— Vous m’étonnez, monsieur, après ce qui