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puis le temps vole… il faut songer aux choses sérieuses… fini les beaux jours !…

— C’est vrai… tu veux te marier !…

— Mais… mon vieux… ta cousine ne fera pas de notre foyer… un enfer… je suppose ?

— Ce n’était pas ma pensée !… se rattrapa Louis… je voulais simplement insinuer que la liberté allait être moins grande… Quand on se marie… il faut compter avec le conjoint…

— C’est juste… Enfin… ce n’est pas une existence que de tourner ses pouces à Vichy… Toi-même… tu as à faire dans les champs… et puis Ninette t’attend…

— Il est certain que j’ai mes blés qui doivent être mûrs… mais j’ai un fermier merveilleux sans quoi je ne pourrais m’absenter…

— Cependant l’œil du maître…

— Est ce qu’il y a de mieux… c’est sûr… aussi je rentre directement… le temps de m’acheter une paire de sabots à Paris… Et toi… sans arrêt ?… terminée l’école buissonnière ?

— Totalement… j’ai besoin de sommeil… de campagne… Tiens… je baille rien qu’en évoquant mon lit dans ma famille… Ces chers parents !… je me réjouis de les revoir… Tu ne te doutes pas… à certains moments… combien je suis un homme de foyer… Une femme… des enfants… les pantoufles… le coin du feu… voilà le rêve… vieux…

— Ma cousine tirera un bon numéro… dit Louis qui éprouvait le besoin de flatter un peu Francis en pensant à la rosserie qu’il voulait commettre.

— Ne la préviens pas encore !…

— J’espère que tu ne la feras pas trop languir…

— Il faut que je m’habitue à l’idée de ma liberté emprisonnée… c’est toi qui m’as fait toucher les barreaux de ma future cage…

— Douce prison… douce chaîne…

— Oui… tu as raison… elle s’appelle comment… ta cousine ?

— J’en ai plusieurs… Germaine… Madeleine… Claudie… Henriette… Alice…

— C’est un pensionnat !… Et quel âge ?

— Cela s’échelonne… de huit à vingt-quatre ans.