n’en manques pas… tu as vu un peintre cet après-midi. Mais je trouve inouï que l’on laisse entrer des peintres quand les jeunes filles vont regarder les tableaux.
— Je dois dire que ce peintre était là quand nous sommes entrées.
— Et vous n’avez pas reculé ? Ces demoiselles ont été assez effrontées pour rester quand même ?
— Elles l’avaient déjà vu là.
— Juste ciel ! Elles t’ont donné le mauvais exemple ! Je le dirai à M. le Chanoine et je ne le féliciterai pas sur la tenue de ses paroissiennes.
— Il n’y a aucun mal à connaître un jeune homme.
— Il n’y a aucun mal ? Un jeune homme ? Vous déraisonnez, ma nièce !
— Ma tante, je ne suis pour rien dans cet incident… j’ai vu ce monsieur par hasard… on me l’a présenté parce que c’était correct du moment que mes amies l’avaient déjà rencontré.
— Hum ! tes amies.
— Il s’est montré assez timide.
— Aucun homme n’est timide, ma nièce.
— Vous me l’avez toujours fait entendre, ma tante, mais je n’avais jamais pu juger d’aucun jusqu’alors.
— Vous lui avez parlé ?
— Oui. ma tante !
— Hors de ma présence !
— J’y étais obligée, ayant des excuses à lui présenter.
— Des excuses ! et pourquoi ?
— Parce qu’Agal l’avait mordu.
— Mordu… au musée ? Tu avais ton chien ?
— Non, ma tante.
— Alors ?
— C’est une ancienne histoire. J’avais ouvert la petite porte du parc