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millions.

Mittwoch. — Patatras !

Isidore. — Quoi ? nous héritons ! Moi, moi, j’hérite !

Chloé. — Qu’importe ! c’est la même chose. Ah ! Isidore, mon Isidore ! sois heureux, me voilà. Maintenant je te permets de me faire un enfant.

Tous. — Hein !

Isidore. — Qu’est-ce que tu me dis ?

Chloé. — Isidore, mon Isidore !

Isidore. — Un enfant ! un enfant ! veux-tu bien t’en aller ! Tu n’as pas honte !

Chloé. — Comment ?

Isidore. — Moi ! un prince de Valachie !

Chloé. — Hein !

Isidore. — Un enfant avec la cuisinière.

Chloé. — Isidore, Isidore ! tu divagues.

Isidore. — Allez madame, allez ! nous reprendrons cet entretien tout à l’heure.

Chloé. — Ah !

Mittwoch. — Mon Dieu ! mon Dieu ! que tout ça est embêtant.

Philomèle, accourant de la cuisine. — Ah ! madame ! madame !

Tous. — Quoi !

Philomèle. — C’est John, madame, C’est John qui… (Le voyant entrer.) Ah !

Elle se sauve par l’antichambre.

John, entrant avec sa malle sur une épaule et la déposant au milieu de la scène. — Là !

Tous. — Ah !

John. — V’là ma malle ! madame peut la visiter.

Tous. — Hein !

John. — Quant au reste, tout est en ordre ! ma sellerie est dans la salle de bains, le coupé est dans le billard et quant au cheval… (Il va ouvrir la porte du salon et amène un cheval en scène.) Le voilà !

Tous. — Ah !

On se précipite à la tête du cheval.

Paulette. — Ah ! mon Dieu ! mon cheval !

Serge. — Holà ! holà !

Mittwoch. — Attention, là ! Attention !

Philomèle, annonçant. — Son Altesse Monseigneur le prince de Grenade !

Tous. — Son Altesse ! Son Altesse le prince de Grenade !

Au moment où le prince paraît, tout le monde fait volte-face et s’incline.

Tous. — Monseigneur.

Le Prince. — Mesdames ! Messieurs ! je souis très… (Apercevant le cheval.) Ah ! Caramba ! c’est la première fois que je vois un cheval dans une salle à manger !

Tous, s’inclinant. — Monseigneur !

RIDEAU