Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 4, 1948.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’agent. — Allons ! Allons ! Ne répliquons pas !…

Il l’emmène à droite.

Boucard, à Marcelle. — Maintenant, à vous, Madame ! Et vous savez, pas d’histoires ! Veuillez me dire qui vous êtes.

Marcelle. — Mais, Monsieur, je ne comprends pas votre question !… Je suis ici avec mon mari.

Boucard, haussant les épaules. — Avec votre mari !

Marcelle. — Parfaitement ! Je suis la femme de monsieur… du monsieur que vous venez de faire entraîner par là !

Boucard, railleur. — Parfaitement, Madame ! Parfaitement. Et, Madame, serait-il indiscret de vous demander votre nom ?

Marcelle. — Mais, Monsieur, mais… (À part.) Ma foi, je n’ai que ce moyen-là ! (À Boucard.) Mais je m’appelle madame Pinglet.

Boucard. — C’est très bien ! (À l’agent.) Voulez-vous introduire la personne qui est là ?

Il indique la droite.

L’agent, sur le pas de la porte. — Allons, avancez, vous !

Pinglet, passant sur le palier, à part. — Mon Dieu ! la pauvre femme ! Elle n’aura pas eu la présence d’esprit de ne pas dire son nom !

Boucard, à Pinglet. — À vous, Monsieur ! Qui êtes-vous ?

Pinglet, à part. — Ah ! ma foi, je n’ai que ce moyen-là de la sauver ! (À Boucard, avec aplomb.) Mais, Monsieur… je ne comprends pas votre question. Ma position est régulière… et madame est ma femme.

Marcelle, avec une lueur d’espoir. — Ah !

Boucard, à part. — Comment, vraiment ! ce serait… (À Pinglet.) Et, vous vous appelez, Monsieur ?

Pinglet. — Mais comme madame a dû vous le dire… je m’appelle monsieur Paillardin !

Marcelle. — Dieu !…

Boucard, très gracieux. — Parfaitement ! C’est bien ce que je croyais.

Marcelle, à part. — Je suis perdue !

Pinglet, à part, satisfait. — Je la sauve !

Boulot, Bastien, Mathieu et ses filles paraissent, suivis des agents en civil.

Boucard, aux agents. — Allons, emmenez-moi tous ces gens-là au commissariat !

Tous. — Au commissariat ?

Cris, protestations.

RIDEAU