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Victoire, sortant des plis des rideaux du lit. — Monsieur Maxime, par ici !

Mathieu, sortant du cabinet, suivi de ses filles. — Enfin, mes enfants, venez voir !…

Maxime et Victoire, se cachant. — Oh !

Violette. — Enfin ! papa ! je t’assure que nous l’avons bien vu ! C’est un homme !

Mathieu. — Et moi aussi, je l’ai bien vue !… Et que diable ! ce serait malheureux si, à mon âge, je ne savais pas distinguer un sexe. (Victoire file sur le palier.) Eh ! parbleu ! je savais ce que je disais !… Vous voyez bien que c’est une femme.

Maxime s’échappe à son tour.

Les petites, l’apercevant. — Mais non, papa ! voyons ! c’est un homme !

Mathieu, un peu inquiet. — Un homme et une femme !

Maxime, à Victoire, sur le palier. — Oh ! j’en ai assez de cet hôtel ! Filons !

Victoire. — Oui ! Oui ! Filons !

Ils disparaissent par l’escalier.

Mathieu. — Oh ! nous en aurons le cœur net ! (Appelant sur le pas de la porte.) Garçon !… Garçon !…

Boulot paraît.

Scène XX

Les Mathieu, Boulot, descendant l’escalier

Boulot. — Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tout ce bruit ?

Mathieu. — Garçon !… Qu’est-ce que ça veut dire ?… Dans notre chambre, nous trouvons des hommes et des femmes !… Je ne sais quoi !

Boulot. — Comment, monsieur ! Vraiment ?… Alors, monsieur s’est aperçu…

Mathieu. — De quoi ?

Boulot. — Ah ! je n’ai pas osé le dire à monsieur. Mais c’est la chambre hantée, monsieur !…

Tous. — La chambre hantée !…

Paillardin paraît en haut de l’escalier, descendant avec précaution.

Boulot. — Oui, monsieur !… Tout ce que monsieur a pris pour des hommes et des femmes, c’est des esprits, monsieur, ce sont des revenants !

Les petites, poussant des cris. — Des esprits ! ah !

Elles montent l’escalier en poussant des cris ; elles épouvantent Paillardin qui les précède vivement.

Mathieu, suivant ses filles. — Mes enfants !… Allons bon, elles se sauvent en chemise dans l’hôtel… (Les appelant.) Mes enfants !… Mes enfants !…

Il disparaît.

Boulot, le suivant. — Ah ! quel fléau !… Mon Dieu ! quel fléau !…