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Les petites. — Bonsoir, garçon !

Boulot revient sur le palier.

Marcelle, à gauche. — Ce n’est pas possible ! Il est malade !… Je commence à être inquiète !

Elle se dirige vers la porte du palier.

Mathieu, à droite. — Mais il me faut une bougie pour mes filles !

Il se dirige vers la porte du palier.

Marcelle, pénétrant sur la palier, au garçon. — Ah ! dites-moi, garçon !

Mathieu, même jeu. — Ah ! dites-moi, garçon !

Marcelle, se détournant. — Monsieur Mathieu !

Mathieu, tournant autour de Marcelle. — Eh ! mais ! je ne me trompe pas ! Madame Paillardin !

Marcelle, tournant le dos à Mathieu. — Non ! Non !… Oui ! en effet !…

Mathieu. — … Dont j’ai eu le plaisir de faire la connaissance chez notre ami commun : monsieur Pinglet !…

À droite, les petites Mathieu se mettent à leur aise.

Marcelle, troublée. — Le… le plaisir est pour moi… croyez-le bien !

Boulot, surpris. — Tiens ! ils se connaissent !

Mathieu. — Ah ! quelle charmante surprise ! (Appelant ses filles.) Mes enfants !

Marcelle, voulant le retenir. — Monsieur, je vous prie !…

Mathieu. — Mais si !… Mes enfants, arrivez donc ! Madame Paillardin ! Madame Paillardin !…

Marcelle. — Ah ! mon Dieu ! il crie mon nom !

Boulot. — Elle s’appelle madame Paillardin.

Il entre à gauche, voir si le thé bout.

Les petites, avec joie. — Madame Paillardin !… Ah ! madame, quelle charmante surprise !… C’est madame Paillardin !

Marcelle, à part. — Les petites !… Il ne manquait plus que ça !… Elle les salue avec embarras.

Boulot, sur la porte. — Madame Paillardin, votre thé bout !

Marcelle, à part. — Madame Paillardin ! Voilà ! Il sait mon nom. (Troublée.) Mon thé ! Bien merci !

Mathieu. — Votre thé ?… Comment, madame… vous habitez ici ?

Marcelle, barbotant. — Moi ? Non ! C’est-à-dire, c’est mon mari qui a voulu… Nous sommes en déménagement. Et alors…

Violette. — Oh ! mais c’est charmant !… Nos deux chambres sont voisines !…

Boulot. — Madame Paillardin, votre thé bout !…

Marcelle, à part. — Oh ! qu’il m’agace avec sa "madame Paillardin" !

Boulot. — Madame Paillardin, votre thé…

Marcelle, impatientée. — C’est bien, merci ! Monsieur, je suis désolée, mais voyez, mon thé m’appelle… (Sur le pas de la porte.) Je ne vous en offre pas !

Elle entre à gauche.

Mathieu, la suivant. — Mais ce n’est pas de refus… avec plaisir !…

Marcelle, exaspérée. — Oh !