Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 4, 1948.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène VIII

Philomèle, puis Gigolet et Giboulette

Philomèle. — Qu’est-ce que c’est que celle-là ?… une femme du monde, ou une cocotte ?… (Descendant en scène.) Aujourd’hui, il n’y a plus moyen de s’y reconnaître.

Gigolet, entrant du fond avec Giboulette. — Venez !… C’est ici, madame !… vous voyez…

Giboulette, descendant en scène au n° 2. — Très gentil !… Très gentil !… c’est çà qu’on appelle un cabinet particulier, alors ?

Gigolet, descendant au n° 1. — Tout simplement !…

Giboulette. — Mais c’est grand !… Moi, je me figurais qu’un cabinet particulier, c’était tout petit, tout petit, comme un sleeping-car !

Gigolet, à part. — Charmante innocence !

Philomèle. — Madame n’a besoin de rien ?…

Giboulette. — Non merci !…

Philomèle sort par le fond.

Gigolet. — Alors c’est entendu, n’est-ce pas, pour la partie carrée ?

Giboulette. — Oui, mais vous me promettez que c’est une femme du monde ?

Gigolet. — Naturellement !…

Giboulette. — Et lui… qu’il est discret ?

Gigolet. — Mon ami ?… c’est une tombe !

Giboulette. — Ce n’est pas gai !…

Gigolet. — Oh ! c’est une tombe gaie !

Giboulette, passant devant Gigolet et allant au n° 1. — J’ai tellement peur d’être compromise !… Je connais ma mère ! Si elle apprenait jamais mon équipée, elle me tuerait.

Gigolet. — Voyons ! voyons ! ne pensez pas à cela ! (Indiquant la gauche.) Tenez, entrez par là et débarassez-vous de votre chapeau.

Giboulette, se dirigeant vers la porte de gauche. — Allons, puisqu’il le faut !… (Arrivée sur le pas de la porte, elle se retourne.) Oh ! monsieur, je suis bien coupable !

Gigolet. — Mais non ! mais non ! ça se fait tous les jours ! Allez !… moi, je vais jeter un coup d’œil sur le menu !

Giboulette entre à gauche.

Scène IX

Gigolet, puis Paturon

Gigolet. — Voyons, où est Alfred ?

Il remonte.

Paturon, entrant de droite. — Tiens ! Gigolet ! vous êtes revenu ?

Gigolet. — Oui.

Paturon. — Et votre conquête ?