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Scène première

Un cabinet particulier dans un restaurant. Au fond, porte d’entrée donnant sur la salle où est la caisse. Portes à droite et à gauche, premier plan. Porte à gauche, deuxième plan. — Une table servie à droite, au milieu de la scène. — À gauche, un canapé. — Au fond, à gauche, une desserte. — Chaises, etc.

Alfred, puis Philomèle

Au lever du rideau, Alfred est en train de mettre le couvert sur la table placée au milieu du théâtre.

Alfred. — Voyons !… combien mettrai-je de couverts à cette table ? Deux, trois ou quatre ?… çà, c’est un jeu auquel je m’amuse souvent… je me fais, des paris à moi-même, des sommes énormes !… qu’est-ce que ça me coûte ?… puisque ça me rentre… et c’est très amusant… Voyons !… deux… c’est pour les rendez-vous d’amour… trois pour les ménages à trois… et quatre pour les parties carrées… Allons, ce soir nous mettrons la partie carrée… D’abord, ça rapporte plus à la maison. Les tête-à-tête, ça n’est que la moitié et puis ça ne consomme pas !… Ils sont toujours pressés d’arriver au café… on pourrait même dire au pousse-café… Mettons quatre ! Dix mille francs que ce sera quatre !

Philomèle, entrant du fond avec un plateau chargé de hors-d’œuvre. — Voilà les hors-d’œuvre

Alfred, n° 1. — Philomèle !… arrive ici !…

Il l’embrasse.

Philomèle, n° 2. — Veux-tu bien te taire !… C’est lâche ! tu vois que j’ai les mains prises !