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de faire les affaires, toi ! Examine ça à tête reposée ; et si nous sommes d’accord, tu n’as qu’à m’en renvoyer un exemplaire avec ta signature.

Massenay, mettant les baux dans sa poche.

Comme tu voudras ! (Prenant son chapeau.) Allons, je ne veux pas abuser de ton temps davantage.

Chanal, lui serrant la main.

Mais tu n’abuses pas ! et tu sais, ravi de t’avoir revu.

Massenay.

Tout comme moi ! (À Francine qui s’est levée.) Madame, très honoré de vous avoir été présenté.

Pendant qu’il parle, comme Chanal est tourné de son côté, Francine en profite pour lui envoyer un baiser par-dessus la tête de son mari ; après quoi :
Francine, cérémonieuse.

J’espère, Monsieur, puisque nous devons être voisins, que nous ferons plus ample connaissance.

Aussitôt que Francine a pris la parole, Chanal a fait volte-face de son côté, et Massenay rend aussitôt sa politesse à Francine en lui envoyant un tas de petits baisers derrière le dos de son mari. Sur la fin de la phrase, Chanal se retourne juste à temps pour surprendre Massenay les doigts sur les lèvres. Celui-ci, sans se démonter, transforme son geste en celui de friser sa moustache.
Massenay, s’inclinant.

Je l’espère aussi. (Saluant.) Madame !… (À Chanal.) Adieu, toi, à bientôt !

Francine espiègle lui a envoyé, toujours derrière le dos