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sangloter en silence ; le revolver que tient sa main droite finit par tomber à terre. — Au bout d’un instant, on aperçoit à l’angle du dossier et du bras droit du canapé, la tête de Massenay lequel, toujours agenouillé derrière le meuble, se décide à risquer un œil.
Massenay, d’une voix étranglée.

Fini ?… il a fini de tirer ?

Auguste, sortant timidement une tête effarée de dessous la table du fond.

Ah ! monsieur, qu’est-ce que c’est que cet homme-là ?

Tout en parlant il a gagné en scène (2) en marchant sur les genoux, Massenay (1) en a fait autant de son côté.
Massenay, effondré et toujours à genoux.

Ah ! je n’en sais rien ! il sera cause de ma mort.

Auguste, également à genoux.

Mais il ne peut pas rester là ! C’est un danger pour la société ! il faut le chasser !

Massenay.

Évidemment ! mais comment ?

Auguste, apercevant le revolver par terre, à proximité d’Hubertin, — à mi-voix.

Oh ! le revolver ! il l’a lâché !

Massenay.

Quelle idée ! passez-le-moi ! (Auguste gagne en rampant jusqu’au revolver et s’en empare ; il le passe à Massenay pendant qu’Hubertin continue à sangloter.) Et maintenant ça ne va pas traîner ! (Se levant et allant secouer Hubertin.) Allons ! Allons !… assez sangloté comme ça !