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faudra que je vous ausculte tout à l’heure !… Vous travaillez trop !… trop de bureau ! (Lui appliquant son genou dans les reins et le faisant ployer en appuyant les deux mains sur ses épaules.) Regardez, vous avez une tendance à vous voûter. (Passant au 1.) c’est pour ça que je vous ai ordonné des bretelles américaines ; je suis sûr que vous ne les avez pas mises.

CHANDEBISE, relevant son gilet pour montrer ses bretelles.

Oh ! si ! si ! Même pour être forcé de les conserver, j’ai même donné toutes mes bretelles ordinaires. C’est mon cousin Camille qui en a hérité. Mais vraiment, celles-là, c’est bien laid !

FINACHE.

Bah ! Vous êtes seul à les voir.

CHANDEBISE.

Mais non ! Tout à l’heure, ma femme a failli mettre le nez dessus.

FINACHE.

La belle affaire !

CHANDEBISE, gagnant la droite.

Merci ! Il ne manque plus que d’ajouter ce ridicule à l’autre.

FINACHE, le suivant.

Ah ! Tenez, vous mettez de la vanité où il ne devrait pas y en avoir ! (Changeant de ton.) Allez ! enlevez votre veston, que je vous ausculte.

Au moment où Chandebise s’apprête à retirer son veston, la porte s’ouvre et paraît Lucienne introduite par Étienne.