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RAYMONDE, nerveuse, revenant à proximité du lit.

Non, mais quoi ? Allez, mon ami, faites-le partir ! vous n’allez pas discuter !

TOURNEL, à Raymonde.

Mais oui ! (À Baptistin.) Allez ! retournez chez vous.

Il presse sur le bouton de gauche du lit.
RAYMONDE, qui est montée sur la marche du lit, sans réfléchir à l’existence de la tournette, — furieuse, à Baptistin.

C’est insensé d’envahir comme ça la chambre des gens ! (Poussant un cri, en se sentant emporter par la tournette.) Ah !

TOURNEL, la rattrapant à la volée.

Eh ! là ! eh !

CAMILLE, acculé et cramponné au lit amené par la tournette.

Ah ! la la ! Ah ! la la ! (Reconnaissant Raymonde et Tournel.) Ah !

TOURNEL et RAYMONDE, se retournant au cri et ne faisant qu’un saut en amère.

Camille !

Ils se précipitent comme des fous hors de la chambre.
CAMILLE, criant.

Je vous demande pardon ! c’est le lit qui a tourné !

RAYMONDE, sans arrêter sa course.

C’est pas lui ! Il parle !

TOURNEL, courant à la suite de Raymonde.

Il parle ! c’est pas lui ! C’est pas lui !

CAMILLE, descendant du lit.

C’est le lit qui a tourné !