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RAYMONDE, terrorisée et suppliante.

Tournel ! mon ami !

TOURNEL.

Vous ne pensez pas que j’accepterai de sombrer sous le ridicule, ne serait-ce que devant mes yeux… en sortant d’ici, gros-jean comme devant !

RAYMONDE, id.

Tournel, voyons !

TOURNEL.

Non !… non ! Vous êtes à moi ! vous m’appartenez ! et je vous veux.

Il l’a empoignée par la taille et essaie de l’entraîner vers le lit.
RAYMONDE, se défendant comme elle peut.

Tournel ! allons Tournel !

TOURNEL, id.

Non ! Non !

RAYMONDE, dans un suprême effort arrive à le repousser, saute vivement à deux genoux sur le lit et posant le doigt sur le bouton électrique à droite du lit. Un pas de plus et je sonne.

TOURNEL.

Eh ! sonnez tant que vous voudrez ! Moi je réponds bien qu’on n’entrera pas !

Il court à la porte d’entrée pousser le verrou : ce que voyant, Raymonde presse sur le bouton ; immédiatement le panneau tourne sur lui-même entraînant avec lui le lit et Raymonde et amenant à la place le lit dans lequel est couché Baptistin.