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FABLE LXXIII.

LA MORT DU RENARD.


En croquant un cochon de lait
Trop goulûment, un renard s’étrangloit :
Suffoquant, sans secours, le glouton gémissoit,
Une poule compatissante,
Qui des champs ramenoit son poussin assez tard,
Près du mourant se trouve par hasard ;
La pauvrette lui dit, et d’une voix touchante :
Tu fus mon ennemi, mais je plains ton danger,
De grand cœur, je voudrois te pouvoir soulager,
Parle, mon cher, que faut-il faire ?
Pas le mot, il soupire en voyant bonne chère,
Étend sa patte, et son dernier effort
À mère, enfant donne la mort.
Un proverbe à citer peut être nécessaire :
Comme on a vécu l’on mourra ;
Ou la patte, ou la main accoutumée à prendre,
Sans se lasser toujours prendra :
Contre elle, cher lecteur, tâchons de nous défendre.



FABLE LXXIV.

L’HERMITE ET LE JEUNE HOMME


Un garçon de quinze ans, égaré dans les bois,
Fatigué vers le soir, et se voyant sans gîte,
Se désoloit. Enfin il entend une voix ;
Du lieu dont elle part il s’approche au plus vite :