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FABLE LXVII.

LE GEAI ET LE PINSON.


Un criailleur de geai disoit, en plein bocage :
Des rossignols, fauvettes et pinsons,
Je n’aime guère le ramage.
Peut-on les admirer, s’amuser de leurs sons ?
Tout le printemps, leurs amours, leurs chansons
Dès le matin font un tapage
Que le vrai connoisseur doit trouver ennuyeux :
Le moineau gazouillant me plairoit cent fois mieux.
Je ne suis point surpris de ton langage,
Repartit un pinson caché sous le feuillage ;
Mais au lieu de crier, si tu chantois comme eux,
Tu les aimerois davantage.



FABLE LXVIII.

LE CHIEN ET LE CHAT.


Tous deux fort à notre aise, ayant même logis,
D’où vient sommes-nous ennemis ?
Pourquoi nous quereller sans cesse ?
Disoit un Rominagrobis
Au joli levrier chéri de sa maîtresse ;
Oublions nos débats, et soyons vrais amis ;
J’ai pour toi du penchant, même quelque tendresse.
Partageons nos festins en égale moitié ;
Touche-là sur ma patte en signe d’amitié,
C’est comme du velours, sa douceur est extrême ;