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Et toujours protégé par Éole et Neptune,
Commerçant avec l’univers
Il acquit à bon droit une immense fortune.
Le second du dieu Mars éprouva les faveurs ;
Honnête homme partout, vrai lion à la guerre,
Par de nombreux exploits illustrant sa carrière,
Il périt chargé d’ans et de gloire et d’honneurs.
Le drôle au goût renard, dès son adolescence
Arrêté, condamné comme un chef de voleurs,
Finit ses jours à la potence.
Observez dans leurs jeux les goûts de vos enfans :
Ceci s’adresse à vous, instituteurs ou mères ;
Fortifiez les bons, retranchez les méchans,
Ils présagent souvent et mœurs et caractères.



FABLE LV.

À ROSE ET L’IMMORTELLE.


 
Vous n’avez ni parfum, ni brillantes couleurs,
Disoit la rose à l’immortelle ;
Moi qui suis la reine des fleurs,
On me cite partout comme étant la plus belle.
Il est vrai, lui répliqua-t-elle,
Vous êtes en tous lieux le plus bel ornement,
Mais de l’éclat d’un jour ne soyez pas si fière.
Vos sœurs faisoient hier des jardins l’agrément ;
J’ai vu briller, mourir, votre famille entière,
Et je vous vois pencher… pâlir… en vous louant.