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Avoit décidé de son sort,
Dans Athènes jadis il eût souffert la mort ;
Mais chez nous, grâce au ciel, on a plus d’indulgence.
Laissons venir l’expérience,
Nous verrons Simonnet changer ;
C’est le meilleur moyen, je pense,
Que l’homme ait pour se corriger.
Un jour que cet enfant ne savoit trop que faire,
Le jour le plus chaud de l’été,
Il renverse avec cruauté
La ruche, le trésor de Pierre,
Le plus pauvre vieillard, mais le plus respecté,
Qui toujours lui préchoit d’être bon, doux et sage,
Mais qui jamais n’en étoit écouté.
Miel et cire, tout fut gâté :
Le petit scélérat paya cher le dommage ;
L’essaim chassé, de fureur bourdonnant,
Fond tout à coup sur cet enfant,
Qui ne put éviter sa rage.
Le vieillard l’entendit crier de sa maison ;
Il vient à son secours : alors plus de sermon ;
Il calme ses douleurs, sans regrets ni murmures,
En répandant sur ses blessures
Un baume exquis de sa façon.
L’enfant pleure et lui dit : Oh ! quels soins sont les vôtres !
Je vous croirai toujours, cher et trop bon vieillard :
Oui, je vois que l’on fait son malheur tôt ou tard,
En troublant le bonheur des autres.

    enfant qui avoit crevé les yeux d’une caille, parce que cette action anonçoit un caractère cruel.