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FABLE XVIII.

LE LION ET L’ÉTOURDI.


Le roi des animaux fut mis dans une cage,
Et pour la sûreté des humains curieux
On l’entoura de fers façonnés en treillage.
Dans une ville à son passage,
Accourent pour le voir les jeunes et les vieux.
On vante sa beauté, son port majestueux,
Et cet œil plein de feu signe de son courage.
Voulant passer pour brave, un jeune homme imprudent
Se moque du lion, et tout en se jouant
Prend sa tête pour but et lui lance une pierre
Qui ne fit qu’effleurer sa superbe crinière.
Penses-tu m’avoir insulté,
Dit le lion à l’homme, et d’un ton de fierté
Qui fit trembler jusqu’au plus sage ?
Qui m’attaque dans l’esclavage
Ne prouve que sa lâcheté.



FABLE XIX.

LES DIFFÉRENS SOUHAITS.


Trois jeunes sœurs dans un jardin
Causoient et respiroient le bon air du matin.
L’une de la brillante rose,
Par les pleurs de l’aurore en ce moment éclose,
Désiroit l’éclat, la fraîcheur.