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Dont Io souvent
Flattoit sa maîtresse,
M’effraye à présent.
Ma mélancolie,
Dans sa rêverie,
Cherchoit la clarté
De l’astre argenté ;
Mais il luit à peine,
Que l’ombre incertaine
Et source d’erreur,
Me rend toute émue,
Offrant à ma vue
Fantôme et malheur :
La foible vieillesse
N’est jamais sans peur.
L’heureuse jeunesse
Ne redoute rien,
Ne sent qu’allégresse,
Et dit : Tout est bien.
Du même avantage
Ne pouvant jouir,
Adieu, plaine, ombrage.
Adieu, bon village
Que j’ai su chérir :
Je fixe à la ville
Mon dernier asile.
Ah ! s’il faut mourir,
Et bientôt peut-être,
Innocens moutons,
Sur ces verts gazons
Vous, que je fis paître ;
Oiseaux, bois et prés,
De moi vous aurez,