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Ou, dans ses discours,
Vantant les amours,
L’un de ces beaux jours
M’avoit endormie.
Le plaisir me fuit,
La douleur me suit,
La fraîche dryade
Je dois éviter.
Il faut redouter
L’humide nayade,
Et jamais n’oser
Venir reposer
Auprès du rivage,
Ni plus m’exposer,
Au déclin de l’âge,
À ces traits brillans,
Mais toujours brûlans
D’un ciel sans nuage.
Lorsque le feuillage
Et toutes les fleurs
Se couvrent des pleurs
De l’aimable Aurore,
Je voudrois encore,
Au riant matin,
Cueillir de ma main
La plus belle rose
À l’instant éclose.
Je l’essaie en vain ;
Sa tige présente
À ma main tremblante,
Au lieu de la fleur,
Épine et douleur.
La franche caresse