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Depuis long-temps je suis soumise
À la défense de Moise ;
Je rejette bien loin le lardon dangereux.

Toutes mes souffrances, m’a-t-on toujours dit, viennent d’une débilité nerveuse.

Mon pauvre corps tout chancelant
Lorsque je veux tourner mes pas à l’Orient
S’en va vers le Midi, le Nord, ou l’Occident
Bras d’un côté, bâton de l’autre,
Me remettant dans mon chemin,
Eh ! que n’est-il aussi le vôtre !
J’irois peut-être un meilleur train.
Cette rencontre fortunée
Bien mieux que vos médicamens,
Prolongeroit ma destinée :
Car je serois docile à tous vos documens.

Une coqueluche que j’eus, monsieur, il y a cinq ou six ans m’a laissé une toux habituelle. Hippocrate dit : c’est un rhume d’estomac ; Galien, c’est un asthme. Pendant ce débat, je tousse la nuit et une partie de la journée, surtout quand le temps varie. Ma santé tourne à tous les vents comme la girouette ; j’annonce la pluie, le beau temps, et avec moi on peut se passer de baromètre ; je suis sujette aux crampes, aux crispations de la tête aux pieds ; elles me prennent parfois la nuit dans l’estomac, me soulèvent de mon lit, reviennent deux ou trois fois avant que je m’endorme, je crois que c’est mon dernier moment : point du tout, je m’endors d’un bon sommeil et il n’y paroît plus. Ce mal n’est que l’affaire d’un instant, mais il est terrible ; car je crois vraiment sentir la décomposition de mon être. Par une bizarrerie de la nature, lorsque mon corps