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RÉFLEXION.


On déprime sans cesse
Tous ces romans du jour,
Remplis de tours d’adresse
Et d’horreur et d’amour.
Qui les voudroit proscrire
Dit qu’ils manquent de goût :
Oh ! qui les pourra lire
Y trouvera de tout.



CONSULTATION AU DOCTEUR SUE.


Malgré les maux, partage des humains,
Treize lustres, docteur, ont surchargé ma tête :
Aussi chaque jour je m’apprête
À revoir mes amis aux Champs Élysiens.
Au moment de voguer vers le triste rivage
Je veux pourtant vous consulter.
Ma fille, qui pour moi semble trop redouter
Ce court mais pénible passage,
M’assure que votre art peut encore apporter
Quelque retard à mon voyage.
Foible de corps, plus foible de santé,
Je dois mon existence à la sobriété.
Comme nos bons pasteurs habitans des bocages
Je me nourris de lait, et de fruits, et d’herbages :
Je n’aime point un mets finement inventé.

Non, monsieur, et j’évite avec grand soin les ragoûts qui échauffent.

Ainsi que les dévots hébreux