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Depuis cet aveu si touchant,
Tout ce qu’elle fait sait me plaire :
Elle a de l’esprit, des appas ;
Mon potage est meilleur, et mon lait est plus gras,
Présenté par la main de cette ménagère.
Perette, dans tes goûts, ne sois jamais légère ;
Si tes soins assidus ne se démentent pas,
Je te promets cette belle génisse,
Aussi blanche que mes agneaux :
Et qu’on auroit jadis offerte en sacrifice
Aux dieux protecteurs des hameaux ;
Je te promets, encore une brebis choisie,
Et je pourrai même à ce don
Ajouter ma chèvre chérie,
La plus féconde du canton.
Dans peu, ma gentille bergère,
Ton petit troupeau grossira,
Et pour d’autres que moi ton cœur s’attendrira ;
Berger fidèle alors sera très-nécessaire :
Tendre Perette, tu l’auras ;
Oui, de ma main tu recevras
Pour berger, pour époux, l’amant le plus sincère :
Qui connut l’amitié, sentira mieux l’amour.
Aime donc ta maîtresse, en attendant ce jour,
Et ne crains jamais sa colère.
Si quelquefois tu pouvois me déplaire,
De la froideur si je prenois le ton,
Reviens, reviens, au moment même,
Me dire encore : Je vous aime !
Et ta faute, ma chère, obtiendra son pardon.