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N’en peut nommer un seul : mémoire lui manqua,
D’elle, à la fin, chaque oiseau se moqua,
Et résolut de fuir cette ennuyeuse.
On se donne le mot ; et la bande joyeuse
Part, vole aux prochaines forêts
S’établir et chanter dans de nouveaux bosquets.
La vieille aussi veut être du voyage,
Suit les autres des yeux, croit les atteindre encor,
Et prenant un trop haut essor,
Perd l’équilibre et tombe sous l’ombrage ;
Mais, hélas ! si rapidement,
Et qui pis est, si lourdement,
Qu’elle se blesse un pied, et se fracasse une aile,
Oh ! pour le coup, réfléchissant,
Elle disoit, en se traînant chez elle :
J’étois bien folle, en vérité,
De rechercher cette troupe volage ;
Pour vivre ensemble, il faut rapports, égalité.
Si je guéris, on me verra plus sage ;
Je fuirai le grand monde, et pour société
Je choisirai toujours compagnons de mon âge.



FABLE XVI.

L’HOMME ET LA CHENILLE.


Cueillant des fruits dans son jardin
Un jardinier voit tomber sur sa main
Une chenille monstrueuse.
Quelle bête ! dit-il, brillante, mais hideuse,
Ravageant tout soir et matin ;
Je ne puis conserver pêche, œillet, ni jasmin,