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Celle que la victoire donne
En doit moins faire aux conquérans.

Maintenant, chère violette,
Tu n’es qu’à ton premier matin,
Je ne puis chercher ta retraite
Étant hélas ! à mon déclin.

Pour te trouver sous le feuillage
Tristement j’implore un secours,
Mais quand tu quittes cet ombrage
Je ris, et pense à mes beaux jours.

Vrai modèle de modestie
Ainsi que de simplicité,
Garantis des traits de l’envie
Tous ceux qui t’auront imité.



À MES AMIS


Non, ne célébrez plus ma fête,
De roses et de lys ne parez point ces lieux ;
Leur parfum fait tourner ma tête,
Leur éclat fatigue mes yeux.
Vous connoissez et mes maux et mon âge
Ah ! supprimez ce vœu pour ma santé !
Puis-je en tirer quelque avantage ?
Depuis long-temps les cieux l’ont rejeté.
N’allez pas m’offrir un hommage
Aussi vrai que tendre et flatteur.
Gardez-vous d’émouvoir mon cœur,
Ne me rappelez point le charme de la vie